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                      LE PÈRE GRASSET                      41
jeté le froc aux orties, prenant et pillant à son tour Anno-
nay au nom des protestants, comme son frère l'avait fait
avant lui au nom des catholiques ?
    Gonsolin, le prieur mort en 1574, avait défendu coura-
geusement son monastère « contre les attaques ordinaires
des hérétiques, et par sa grande prudence et économie, le
garantit d'une ruine totale de son temporel. »
    Son successeur, Nicolas Longueval, « ne pouvant sup-
porter les continuels assauts de la guerre et plusieurs autres
incommodités qui estoient dans la maison, la discipline
 régulière n'estant guère bien observée, demanda son chan-
 gement. »
    Les péripéties par lesquelles passa le monastère de
 Colombier à partir de 1562, sont racontées tout au long
 par notre chroniqueur, et elles sont d'autant plus intéres-
 santes, qu'une fois sorti des mains des protestants qui
 l'avaient surpris en 1562, cet établissement devint une sorte
 de place forte et de centre d'opérations pour le parti catho-
 lique contre les huguenots d'Annonay.
    Aussi la possession de ce poste était-elle fort enviée, et
 un chapitre d'histoire locale qui certainement ne se trouve
 nulle part ailleurs, est celui des démêlés que les Célestins,
 jaloux de leur indépendance, eurent à soutenir tantôt
 contre le baron de Tournon et tantôt contre le seigneur de
 Saint-Chamond, pour se défendre des garnisons que chacun
 voulait leur imposer et qui, d'ailleurs, coûtaient fort cher à
 la communauté.
    Les routes étaient peu sûres en ce temps de troubles, et
 le P. Grasset note plus d'une fois la nécessité où sont les
 Célestins de quitter leurs vêtements religieux et de revêtir
 l'habit laïque pour aller assister au chapitre général annuel
  de leur ordre. Signalons, à ce propos, la mésaventure sur-