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 374                          BIBLIOGRAPHIE

complices de la rébellion de Lothaire. Cette assemblée où aucune
décision ne fut prise, les deux prélats qui devaient comparaître ayant fait
défaut, se tint, au dire du chroniqueur, à Stremiacus, dans le pagus,
pays de Lyon. Deux diplômes de la même année sont datés de ce
même lieu, et l'un d'eux nous dit que la résidence carolingienne
appelée Stremiacus était située sur le Rhône. Mais l'avis le plus général
est que cette résidence était Tramoye, au nord du Rhône en Bresse, et
non pas Crémieu.

   C'est seulement au XIIe siècle, d'abord en 1121, dans un acte isolé
du Cartulaire de Savigny et d'une manière tout à fait incidente, qu'ap-
paraît pour la première fois le nom de Crémieu, puis en 1190, que le
testament d'Albert II, seigneur de la Tour-du-Pin, nous donne un
renseignement précis en mentionnant formellement Crémieu et son
territoire. Cette ville existait donc au xn e siècle, et elle était comprise
dans la baronnie de la Tour-du-Pin, grand fief issu, comme plusieurs
autres, du démembrement de l'ancien royaume d'Arles.

    Quel rôle joua Crémieu sous les barons de la Tour-du-Pin ? On
 l'ignore. Il paraît certain toutefois qu'au xn= et au xni c siècle, il était
 soumis à un véritable servage ; et ce régime fort dur devait mettre
 obstacle à tout progrès matériel ou moral. Quand passa-t-il des barons
 de la Tour-du-Pin aux dauphins de Viennois ? On l'ignore encore.
 Quoi qu'il en soit, sa situation fut améliorée par une charte de fran-
 chise qu'il reçut du dauphin Jean II, le 20 juillet 1315. Cette charte
 eut pour but et pour résultat de mettre fin au servage des habitants, de
les soustraire, avant tout, aux innovations arbitraires auxquelles les
exposait le bon plaisir de leurs suzerains, et de remettre l'administration
de la ville entre les mains des bourgeois. Dorénavant les officiers du
Dauphin seront obligés, en entrant en fonctions, de jurer, en présence
des syndics et des bourgeois, de respecter et faire respecter les privi-
lèges de la ville. Le corps des bourgeois n'était pas un corps fermé :
les étrangers pouvaient, moyennant certaines conditions, acquérir le
droit de bourgeoisie ; les nobles ne le pouvaient pas. Enfin la charte
devait profiter non seulement à la cité, mais encore à sa banlieue, c'est-
à-dire à une zone de campagne, assez étroite, il est vrai, et qui s'appe-
lait la franchise.
  La charte n'était pas octroyée gratuitement : le Dauphin se réservait
certains droits, dont quelques-uns nous semblent assez singuliers ; c'est