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               DES GRANDS CARMES DE LYON                  109

dehors de cet ordre d'idées, l'égalité la plus complète régnait
parmi tous les membres de la communauté. S'agissait-
il de réaliser un prêt ou un emprunt, de plaider en deman-
dant ou en défendant, de faire la plus minime des répara-
tions au couvent ou de le reconstruire, d'engager enfin le
plus léger des intérêts du monastère, aussitôt le prieur de-
vait réunir en chapitre particulier tous les religieux, leur
soumettre une proposition; et conformément à l'avis que
la majorité avait fait prévaloir, les choses devaient ensuite
s'exécuter. C'est aussi en assemblée capitulaire, qu'était
désigné le personnage influent de la ville, que les Grands
Carmes chargeaient de représenter au dehors leurs intérêts
civils ; c'était leur père temporel ; les mêmes formes s'appli-
quaient à la nomination de leurs avocats et avoués, de leurs
barbiers, apothicaires et médecins, etc., etc. Dans le dernier
livre de cet essai, nous inscrirons sous le titre de tablettes
chronologiques, ce que leur plume indulgente ou sévère nous
a livrés pour tracer au naturel, le portrait de quelques
physionomies lyonnaises, dont nous chercherions vainement
ailleurs le souvenir.


                      CHAPITRE IV

              RESSOURCES DE LA COMMUNAUTÉ


   Nous avons vu précédemment le parti avantageux que
les Grands Carmes avaient su tirer du vaste tènement qu'ils
possédaient au lieu appelé les Auges; tout y produisait en
effet des revenus : l'église et les fondations qui s'y rappor-
taient, le grand réfectoire du couvent, les chambres des
étages supérieurs du bâtiment claustral, les maisons qu'ils
 avaient fait élever au-dessus de quelques dépendances du