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462                       ARCHÉOLOGIE

moins de 3 mètres 50 centimètres dans tous les sens. D'une
épaisseur moyenne de 40 centimètres, et reposant sur des
supports dont plusieurs sont aujourd'hui renversés, elle
n'en a pas moins conservé, jusqu'à ce jour, une horizonta-
lité parfaite. Toutefois, sa surface supérieure ne s'élève
guère à plus d'un mètre au-dessus du sol, ce qui ne laisse
que 50 à 60 centimètres de hauteur à l'ancienne chambre
sépulcrale, à moitié comblée aujourd'hui et dans laquelle
on ne peut pénétrer qu'à genoux.
   Mais, d'après Fergusson, qui a fait une étude particulière
des monuments mégalithiques de tous les pays du monde,
cette faible élévation serait même un signe de haute anti-
quité. Car, à l'origine, les dolmens n'eurent d'abord qu'une
hauteur d'un pied ou deux (30 à 60 centimètres environ),
et ce ne fut que peu à peu qu'on leur donna progressive-
ment jusqu'à 2 mètres d'élévation (1).
   La disposition parfaitement horizontale de cette table du
dolmen et la cavité qu'elle recouvre suffisaient déjà pour
nous révéler la véritable nature de ce monument. Mais elle
est confirmée, en outre, par la tradition locale qui, tout en
lui attribuant une destination reconnue inexacte aujour-
d'hui, confirme son origine et son antiquité.
  D'après cette tradition, qui se perd dans la nuit des
temps, les habitants de la vallée de la Coise racontent pen-
dant les longues veillées d'hiver, que ce monument, auquel
on donne le nom vulgaire de Pierre Mougy, serait un autel
antique sur lequel, à une époque inconnue, était célébrée
autrefois la messe.



  (1) Fergusson. Les Monuments mégalithiques de tous pays, p. 50.