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CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS 159 Tardine ou Turdine, qui descend des montagnes de Tarare. Tous ces cours d'eau en font parfois un torrent impé- tueux qui porte avec lui désastres et ruines. Plus calme à Chazay, elle reflète dans ses ondes le bourg, ses tours et ses clochers, puis tranquille elle continue son cours au milieu des riches plaines des Chères et d'Anse. Là elle se jette dans la Saône, dont elle est un des principaux affluents. Citons encore Nicolas de Nicolay : « La rivière Azargues, venant de Chazay, passe près la ville d'Anse et est très dangereuse à passer à gué aux temps des crues, et advient souvent que plusieurs personnes s'y noient à faute de faire réparer et entretenir pont et bonnes et fortes planches ; lesquelles encore que souvent elles soient refaictes, sont tôst après par un malheur rompues. Est la commune opinion que c'est d'autant qu'elles empê- chent le lucre du bac, qui y est tenu en divers endroits aux grandes eaux, avec un arrançonnement à l'endroit de ceux qui y passent le plus grand monde. Ce furieux torrent d'Azargues entre dans la Saône vers Ambérieux, paroisse assise un peu plus bas que la ville d'Anse (2). » Les dangers que faisait courir à ses riverains cette fou- gueuse petite rivière étaient réels, car aucun pont n'existait sur son cours entre Dorieux et Anse avant le xn e et le xv e siècles. Impossible de construire aucun» édifice de ce genre, dans cette plaine où l'Azergues coule sans berges et sans encaissements. De telle sorte qu'à la moindre crue toute la plaine était envahie et le pont aurait couru grand (2) Nicolas de Nicolay. Description du Lyonnais. Lyon, Mougin Rusand, 1882, pag. 216 et 242.