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i6o CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS risque d'être emporté lui-même. Il aurait fallu faire digues et jetées, travaux bien difficiles avant notre siècle. Le plus ancien pont sur notre rivière est celui de Dorieux, il est fait dans un lieu où les eaux sont profondément encaissées ; il date des ouvriers pontifçs au xm e siècle. Le second, celui d'Anse, fut construit pour obvier aux fréquents désastres signalés par Nicolas de Nicolay. Louis de Gletteins, chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem, laissa en mourant une somme de mille francs d'or pour édifier sur l'Azergues un pont reliant le grand chemin d'Anse à Lyon. Ce qui fut exécuté en 1448; ce pont ne devait avoir qu'un arc et quinze toises de long (3). Malgré ce renom de torrent furieux, l'Azergues est ordi- nairement une rivière calme et gracieuse, parcourant les pays les plus riches et les plus variés. Tantôt elle glisse ses ondes sous les hauts peupliers, les vernes et les saules, offrant sur ses rives des sites enchanteurs; tantôt elle côtoie les terrains les plus fertiles et couverts des plus riches moissons, car ces crues dangereuses n'arrivent d'or- dinaire que pendant la mauvaise saison. Nous aurons à parler plus loin de ces inondations qui s'étendent parfois à près de trois cents mètres de largeur dans les plaines de Civrieux et de Marcilly. Parmi les nombreux villages qui s'étagent coquettement sur le parcours de l'Azergues, un des plus remarquables est Chazay ; comme une garde avancée il protège l'accès de cette vallée et donne un attrait tout particulier au paysage. (3) Mazures de l'IU-Barbe. MM. Guigue, Lyon, Vitte et Perrussel, 1887, tora. I", pag. 5C2 et 503.