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150 SOCIÉTÉS SAVANTES lequel il garda toujours une vive reconnaissance. Nommé interne des hôpitaux, au concours de 1834, ses mérites furent bientôt appréciés par M. le docteur Bonnet, qui se l'attacha comme secrétaire. Sous l'influence du maître, il se livra d'abord à la chirurgie, mais il revint bientôt à la médecine et fut nommé médecin des hôpitaux, en 1844. Créateur du service de la clinique dans nos hospices, il fut aussi le premier profes- seur chargé de cette partie de l'enseignement médical à notre Ecole de médecine. Ses nombreux élèves garderont toujours le souvenir de ses leçons, si remarquables à la fois par la clarté, la sûreté de la méthode et la science. En leur enseignant les secrets de l'art médical, il s'attachait aussi à eux, et il inspira à plusieurs des travaux de longue haleine, qui honorent l'Ecole lyonnaise de médecine. A la fois professeur érudit, praticien consommé, observateur attentif, M. Teissier était encore doué, au suprême degré, de la bonté, qualité si précieuse au lit du malade, qu'elle console et dont elle relève le cou- rage ; chez lui, on peut dire que la bonté a été un instrument de la thérapeutique. Et cette vertu, il la pratiquait non seulement envers ses malades, mais aussi envers les indigents, dont il soulageait, en secret, la misère. A l'Académie, le discours de réception qu'il prononça en 1865, sur la Mission sociale de la médecine, et dans lequel il manifesta hautement ses sentiments de chrétien, n'a point été oublié au sein de la Compagnie. M. Teissier s'était attaché à l'Académie comme à une seconde famille et l'Académie lui en a été reconnaissante, en l'élevant exceptionnellement, à deux reprises, aux honneurs de la présidence. Frappé par un mal subit, il est mort entouré de l'affection de tous les siens, résigné et heureux d'aller rejoindre sa chère compagne, dont la perte encore récente lui avait été si sensible. Ses funérailles, suivies par une foule immense d'assistants, ont eu le caractère d'un deuil public, auquel l'Académie tout entière s'est associée avec un empressement légitime, car elle ne comptait pas de membres plus dignes et plus dévoués. — Après la lecture de ce discours, la séance est levée en signe de deuil. SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE, HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE LYON'. — Séance du 16 janvier 1889. — Présidence de M. le docteur Poncet. — M. le Président présente le compte rendu des travaux de la Société pendant l'année 1888. — M, Alexandre Poidebard achève la lecture de son