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                     DANS LE LYONNAIS                     25

Thérèse Adhémar de Monteil de Grignan, sœur du comte
de Grignan, le gendre de Mme de Sévigné. Le marquis et la
marquise de Rochebonne avaient leur logement dans
l'hôtel du chamarier, et c'est pour cela que cet hôtel servait
de gîte à leur belle-sœur Mme de Grignan, lorsqu'elle
séjournait à Lyon et aussi à sa mère, la marquise de Sévigné.
Dans une lettre du 16 août 1671, celle-ci se félicite d'avoir
encore une maison assurée à Lyon chez les Rochebonne,
outre celle de l'intendant du Gué-Bagnols, et elle écrit :
« J'aime déjà ce chamarier de Rochebonne. C'est une bonne
« roche que celle dont vous me dépeignez son âme ; c'est à
« M. de Grignan que j'adresse cette gentillesse, comme à
« celui qui m'y saura mieux correspondre. »
   Arrivée à Lyon le lundi soir, Mme de Sévigné en repart
le vendredi suivant. Nous n'avons d'elle qu'une lettre datée
de Lyon, le mercredi 17 juillet. Elle y donne à sa fille ses
impressions sur la personne de ses hôtes : « Le chamarier
« est un homme qui emporte le cœur : une facilité, une
« liberté dans l'esprit qui me convient et qui me charme. »
Mme de Rochebonne est le portrait vivant de son frère, le
comte de Grignan. « La ressemblance, écrit la marquise à
« sa fille, surprend au-delà de ce que j'ai vu. C'est M. de
« Grignan qui compose une très aimable femme. Elle
« vous adore. Je ne vous dirai pas combien je l'aime, et
« combien je comprends que vous devez l'aimer. »
   Toute cette famille de Rochebonne jouissait d'une grande
considération dans le monde.
   Mme de Sévigné fut l'objet de sa part et de la part des
du Gué-Bagnols de beaucoup d'attentions pendant les trois
jours qu'elle demeura à Lyon. Elle écrit à sa fille : « On
« me promène, on me montre. Je reçois mille amitiés. J'en
 « suis honteuse. Je ne sais ce qu'on a à me tant estimer. »