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	26 LES VOYAGES DE MADAME DE SÉVIGNÉ Mme de Sévignè était alors âgée de 46 ans. Elle était dans tout l'éclat de sa réputation de grande damelde la Çout$ de -1' femme d'esprit et de vertu inattaquable. Ses amis de Lyon se faisaient honneur d'elle, tout en lui faisant les honneurs de leur ville. Du reste elle n'était pas une étrangère dans la haute société lyonnaise. Le prévôt des marchands, en 1672, était Jean Charrier, dont la mère fut une du Gué-Bagnols, et la famille Charrier comptait plusieurs membres étroi- tement liés d'amitié avec la marquise de Sévigné, comme nous verrons dans la suite. Elle raconte qu'on lui a fait visiter « le cabinet de M. M*** « et ses antiquailles ». Il s'agit évidemment de la collection d'objets d'art, de tableaux et d'antiquités réunie par l'italien Ottavio Mey, dans sa maison de la montée des Capucins, connue sous le nom de maison de Pilata, depuis qu'elle a appartenu au propriétaire de ce "nom, gendre d'Ottavio . Mey. D'autres voyageurs contemporains et des historiens, tels que Jouvin de Rochefort et Spon, ne manquent pas de signaler cette riche collection comme une des curiosités de la ville, ouvertes aux étrangers. Il est moins facile de connaître le personnage désigné par la lettre initiale F..., prisonnier, que Mme de Sévigné dit avoir visité au château de Pierre-Encize. Ce ne peut être Fouquet, qu'il avait été un moment question d'enfer- mer dans cette forteresse, mais qui, depuis huit ans, était prisonnier à Pignerol (2). Il ne s'agit pas non plus de Lau- zun, qui devait partager la captivité de Fouquet et ne fut enfermé à Pierre-Encize que quelques jours, lors de son pas- sage à Lyon, peu de mois avant la visite dont parle M.m° de (2) Péricaud. Notes et documents, 21 janvier 1664.
