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J2 tOÈSÎË Si bien que, sur la ville et le peuple éperdus. Poutres et rocs heurtés, mêlés, cassés, tordus, Tombent en pluie affreuse, en avalanche horrible, Semant avec la mort ïépouvante terrible Et ne laissant debout que des restes hideux De murs bas et croulants, menaçants, hasardeux, Au milieu a" un monceau de ruines fumantes Où des crânes brisés et des chairs pantelantes D'une invisible main attestent le courroux. Les peuples consternés ont fléchi les genoux Et beaucoup, étendus la face contre terre, Croient sentir de la mort passer le souffle austère. Nemrod seul est debout. Son œil dur et cruel D'un regard fixe et louche interroge le Ciel ; Mais le Ciel est serein. Le vent tombe et s'apaise. « Avouons-le », dit-il, c'est une heure mauvaise. De faiblesse pourtant le Ciel est convaincu : Pourquoi m'èpargne-l-il après m'avoir vaincu ? » Quelle que soit la rage aveugle de l'impie, Quand s'éveille de Dieu la colère assoupie, Il faut, bon gré mal gré, qu'il subisse sa loi. Des nombreux ouvriers dont il n'a plus l'emploi, Des peuples réunis par son orgueil superbe Il dissout les faisceaux et disperse la gerbe ; Et les chefs de famille aux langages divers Disent : Séparons-nous et peuplons Y Univers Nous fonderons ailleurs, sous la tente ou les chaumes, I es camps et les cités et les vastes royaumes, Et, pionniers nouveaux du monde renaissant, Sur la rive des mers au flot retentissant,