Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                          BEAUX-ARTS                        395
   A première vue, rien de plus simple que cette pièce
d'orfèvrerie. Sur une base de marbre rouge 4'Afrique,
quatre colonnes octogones, s'élancent sveltes et gracieuses,
portant à leur sommet, quatre anges aux bras étendus et
retenant, dans leurs mains, les anneaux d'un vélum que le
vent semble enlever dans l'espace.

   Mais si de l'ensemble, on passe à l'examen de chaque
partie de ce merveilleux édicule, l'attention se lasse à admi-
rer la perfection et le fini des détails ; le modelé si puissant
et si plein de vie des quatre lions assyriens qui flanquent les
angles du monument ; les rinceaux si gracieux et les riches
incrustations du socle et des colonnes ; la forme si origi-
nale, et pourtant si élégante des chapiteaux, qui ne peuvent
appartenir qu'à l'art oriental; les riches boules de lapis-
lazuli du Tyrol qui les couronnent; les quatre anges aux
longues dalmatiques, comme celles qui figurent sur les
mosaïques byzantines; partout le mélange harmonieux des
pierres précieuses, des émaux et des ors aux diverses cou-
leurs, et enfin cette couronne suspendue sous le vélum et
si heureusement imitée des couronnes gothiques du trésor
de Guarrazar, l'une des principales curiosités du Musée de
Cluny.

   Telle est l'Å“uvre qu'un grand nombre de Lyonnais sont
allés visiter, du 28 avril au 3 mai dernier, dans les salons
de M. Armand-Calliat. Sans doute, cette exposition de six
jours était bien courte pour satisfaire à la légitime curiosité
du public lyonnais. Mais le temps pressait. Car ce beau
ciborium est l'hommage collectif, offert à Sa Sainteté
Léon XIII, par les deux artistes qui ont associé leurs talents