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             D'ARLES A SAINT-LOUIS-DU-RHONE               293

convenait pour les coupages avec les vins d'Espagne. Ceci
n'est qu'un détail peu digne d'être noté, me dira-t-on ; à
quoi je réponds qu'il ne manque pas d'importance, puisque
les propriétaires des terrains du Port-Saint-Louis espèrent
sérieusement voir s'y installer, un jour, des fabriques
importantes, du genre de celles qui ont fait dans le passé,
et qui font encore aujourd'hui, la richesse de Cette.
   Mais, en attendant ce jour fortuné, notre steamer con-
tinue à battre des ses palettes les flots bleus et argentés de
ce beau fleuve, qui coule en ligne droite, large partout de
quatre cents mètres.
   On passe d'une rive à l'autre pour prendre un ou deux
voyageurs; manœuvres qu'on répète une douzaine de fois
au moins, pendant la traversée de quatre heures. Rien que
de très naturel, nos bateaux-mouches nous ont habitués à
cet exercice.
   Enfin, les deux berges s'abaissent insensiblement, l'ho-
rizon s'élargit, et l'on aperçoit bientôt sur la gauche la
fameuse tour de Saint-Louis.
   Ce vieux monument historique, sa physionomie, son
nom, la barre gigantesque du Rhône, la vaste mer dont un
fort vent du sud-ouest soulève les vagues, tout cela ne
laisse pas d'impressionner vivement le voyageur, même le
moins enthousiaste.
   On accoste le quai du service fluvial en face des vastes
magasins de la Compagnie de Saint-Louis. Tout auprès sont
les bureaux de la Compagnie générale de Navigation dont
les paquebots mouillent un peu plus bas. A cent ou cent
cinquante mètres, sur la gauche du ponton, s'élève un
confortable hôtel dénommé naturellement Grand Hôtel de
Saint-Louis.