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112 PAUL HUMBLOT colère l'envahit. Ne pouvant séparer le sort de son pays de la cause de Dieu, il voit les mêmes périls menacer cette double religion, ces deux vénérations de son âme. « Nous marchons ici-bas d'épreuves en épreuves, de sacrifice en sacrifice, et chaque pas que nous faisons sur la terre, est une leçon qui apprend à nous en détacher. La voix de ces leçons prend un accent plus haut dans la vieillesse de l'homme et dans celle des peuples. Mais jamais elle ne retentit avec plus de force qu'au temps où nous vivons ! Que deviendront nos fils ? Que deviendrons-nous nous-mêmes ? » Et, c'est loin de cette terre que le croyant cherche le remède ; ce n'est pas des hommes et de leur misérable égoïsme que le mystique attend le salut. Les miracles le rassurent et montrent que Dieu ne nous a pas oubliés ; des prophéties lui donnent l'espérance, et se lais- sant comme toujours entraîner par son imagination, il n'aperçoit plus que deux solutions : le Syllabus ou la mort, la ruine de son pays ou son retour aux croyances les plus rigoureuses. Ce n'est pas le lieu de discuter ici la vérité de ces visions politiques, mais ce qu'on doit admirer, c'est l'ampleur de la forme qui recouvre ces beaux rêves, ce qu'on doit respecter, c'est leur profonde sincérité. « Ah ! que nous fussions encore aux temps où l'énergie du senti- ment catholique suscitait en France l'union de la Sainte Ligue, qu'avec plaisir je donnerais les restes de mon vieux sang pour purger de la bande des drôles qui l'exploitent, la ruinent et la déshonorent, la terre d'Henri IV, de Charle- magne et de Saint-Louis. Souffre, ô cœur gros de haine, affamé de justice ! Toi, vertu, pleure, si je meurs. Je comprends ces vers qu'arrachait à l'âme d'André