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356 L'ŒUVRE DE PIERRE DUPONT dont le vers, bien que souvent éclos loin du sol natal, garde avec plus de persistance un parfum de terroir aisé- ment reconnaissable. Par cela même, nous nous somme? toujours senti attiré vers lui, et nous demandons à le présenter à ce titre, fai- sant abstraction de l'homme qui eut ses défaillances et ses faiblesses, et parcourant ses œuvres comme nous le ferions pour un auteur d'une génération antérieure. * * * La caractéristique du Lyonnais, tout le monde est una- nime à le proclamer, c'est le mysticisme. Il y aurait d'abord à s'entendre sur le sens précis du mot ; mais, quand même lexiques et traités seraient d'accord, il resterait encore des réserves à faire, lorsqu'on nous appelle mystiques. Ainsi, au contraire de l'idée que suggère cette épithète, le surnaturel est à peu près absent de nos récits populaires. Chose plus rare, sinon unique, la tradition ne prête aucun acte miraculeux aux fondateurs de l'église de Lyon, pas plus qu'aux autres personnages de l'hagiographie locale. Les annales mêmes de Fourvière, comme celles de l'ancien oratoire de File-Barbe, sont entièment dépourvues de ces faits merveilleux d'apparitions ou autres, si fréquents ailleurs. Que si le mysticisme est, selon la définition la plus générale, une croyance religieuse ou philosophique qui admet des communications secrètes entre l'homme et Dieu, il faut reconnaître que les Lyonnais, dans leur commerce avec le monde invisible, ne cèdent point aux entraînements de l'imagination. C'est-à -dire qu'en ce point, comme en