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LETTRES D'HIPPOLYTE FLANDRIN S » ^ E S lettres d'Hippolyte Flandrin que nous publions, est-il besoin de le É E L S ) dire, sont inédites. Elles ont été adressées pour la plupart à un camarade et intime ami, dont la mémoire ne sera jamais oubliée de ceux qui ont eu commerce avec lui. C'était ce digue Louis Lacuria, h deuxième de trois frères, qui furent tous des esprits distingués et tous marqués d'un caractère très particulier: le sceau de la famille, pour ainsi dire; et j'ajoute, d'un autre caractère non moins particulier : le sceau de la ville natale, en ce temps-là du moins. Flandrin s'était lié d'amitié avec Lacuria dans l'atelier de M. Ingres, tt ils étaient dignes de s'aimer ; tous deux, avec des facultés de réalisation très inégales, voués à la même recherche du beau dans son expression la plus pure. — Je me figure que ces mots « la recherche du beau » vont sembler lien drôles à nos jeunes peintres, s'ils lisent ces lignes. -Lacuria, qui avait besoin de gagner sa vie avec son pinceau, quitta l'atelier de M. Ingres pour aider M. Orsel dans ses peintures de l'église de Notre- Dame-de-Loretle. Il fut ainsi pénétré de deux enseignements, plus différents qu'on ne pense, mais qui se rencontraient dans l'élude serrée de la forme. Je ne sais si, pour Lacuria, il n'eût pas été préférable de s'en tenir exclusive- ment à l'enseignement de M. Ingres, qui se plaçait plus près de la pure nature et avait une force de matérialité, si je puis ainsi parler, inconnue à Orsel. Peut-être celui-ci fût-il cependant allé très loin dans ce sens,- niais il a eu deux manières, la première dans les traditions de Guèrin et de David, la