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NOTES SUR QUELQUES MONUMENTS I97 Ainsi, en ouvrant le boulevard de la Croix-Rousse et en détruisant la séparation des deux villes par le mur insigni- fiant de l'octroi, on aurait pu conserver deux ou trois bastions inoffensifs, types intéressants ayant le mérite de rompre la monotonie de la ligne droite et d'être un premier plan faisant valoir la perspective. Et la colonne de la place des Cordeliers, si élégante dans ses proportions? Elle devenait un obstacle dans le nouveau carrefour. Qu'est-elle devenue? Rien n'était plus facile et plus sensé que de la transporter sur une autre place, sur la place des Jacobins, par exemple, ou, comme l'avait proposé M. DARDEL, à une extrémité de la place de la République, alors place Impériale, en y ajoutant une colonne semblable à l'autre bout du jardin pour rompre la ligne brisée de la rue et corriger les fausses lignes d'angles. Et la fontaine de la place Saint-Michel, modèle original et caractéristique du xvm e siècle, construite par PERRACHE, quelques coups de ciseaux l'auraient remise en bon point et nous n'aurions pas cette fontaine de pacotille avec sa vulgaire ornementation de fonte. Et la maison à tourelle de la rue Saint-Paul, et le n° 19 de la rue Longue avec sa galerie à arcades gravées par MM. Martin et Tournier. Voyons celles qui existent encore : Place de la Trinité, maison dite du Soleil, non à cause du soleil qui orne sa façade, mais en souvenir d'une famille qui la possédait. Claude du Soleil, officiai du diocèse, conseiller à la séné- chaussée, sacristain de Saint-Just, mourut en 1601.