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2é               LES CANAUX D'iRRIGATION




               Projet primitif A. Dumont.


   Le projet Dumont, tel qu'il fut formulé en 1873, pro-
posait un canal unique, qui prenait son origine aux Roches
de Condrieu, et suivait la rive gauche jusqu'à Sérignan. Là
il traversait le fleuve au moyen d'un siphon gigantesque,
passait sur la rive droite, et aboutissait à Nîmes et Mont-
pellier, après un parcours total de 328 kilomètres. Une
rigole secondaire de 80 kilomètres de long le prolongeait
jusqu'à Béziers.
   Il dérivait normalement 45 mètres cubes par seconde. A
l'étiage, il ne prélevait que 33 mètres cubes. En hautes
eaux, il en prenait 60.
   Ce projet, pris en considération par le Conseil supérieur
des ponts et chaussées, fut soumis à une enquête d'utilité
publique qui fut généralement favorable ; mais les ingé-
nieurs du service spécial du Rhône, appelés à donner leur
avis, firent observer que la dérivation d'un tel volume d'eau,
nuirait à la navigation.
   Une loi du 20 décembre 1879, déclara le projet d'utilité
publique, en limitant toutefois la prise d'eau à 35 mètres
cubes, et en stipulant « qu'on ne procéderait à l'exécution
qu'après en avoir réglé les conditions de façon à ne pas
préjudicier aux intérêts de la navigation. »
    La loi spécifiait, en outre, que la déclaration d'utilité
publique serait non avenue, si, dans le délai de deux ans à
partir de la promulgation, les départements, les villes, les
 communes et les propriétaires intéressés, n'avaient pas
souscrit 3 millions au moins d'engagements annuels.
    Ce succès n'était qu'un succès platonique ; en effet,