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272              RECHERCHES BIBLIOGRAPHIQUES

   Mais l'engouement ne fut pas de longue durée. Revenus
de leur éblouissement et de leur surprise, les savants exa-
minèrent avec plus de soin et d'attention les bienheureux
fragments et, en parfaite connaissance de cause, les décla-
rèrent fabriqués et supposés. M. Breugière de Barante, par
ses OBSERVATIONS (8), et un anonyme dauphinois, par ses
LETTRES, contribuèrent surtout à ce revirement de l'opinion
que ne purent enrayer les congratulations officielles des
académies d'Arles et de Nîmes et les déclarations des érudits
de Hollande et d'Allemagne.
   Durant ces disputes, F. Nodot, nommé commissaire des
vivres à l'armée de Piémont, vint, à Grenoble, se mettre
aux ordres de l'intendant du Dauphiné, Bouchu, chargé
par le roi de l'intendance générale des troupes placées sous
les ordres de Catinat. Mettant à profit les loisirs des quar-
tiers d'hiver, après avoir publié à Paris, le manuscrit latin de
Belgrade, il entreprit la traduction française de cet ouvrage.
   Séduit par les charmes de la poésie de Pétrone, Juste
Lipse, auquel, du reste, les fragments restitués étaient in-
connus, a cru pouvoir l'appeler purissimœ impuritatis auctor.
Il n'en est pas moins permis de blâmer la vulgarisation de
la Satyre, et de regretter que la pénombre d'une langue
morte ne continue point à voiler des scènes trop souvent
graveleuses et grossières (9). Il n'y avait nul inconvénient


   (8) Observations sur le Pétrone trouvé à Belgrade... par Georges Pelis-
sier (Breugière de Barante). Paris, 1694, in-12. — Observations sur le
Pétrone trouvé à Belgrade en 1688, imprimé à Paris en 1693 (par le
Sr Laisné. Note manuscrite). Paris, Vve D. Hortemels, 1694, in-8°.
Privilège (Bibl. nation., 1317).
   (9) « Le Satyricon est du nombre de ces écrits dont la connaissance
peut à peine être avouée par un honnête homme, n Ch. Nodier. Ques-
tions de littérature légale. Paris, Crapelet, 1828, in-8,J.