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        CHANSONS POPULAIRES DU PAYS DE LYONNAIS           205

  Même facture dans la Chanson de la Benailia, que nous
donnerons quelque jour :

piiïiilmi^iiliiie^iîi^
    Cela donne à ces airs une physionomie particulière, traî-
 narde, en harmonie avec les longues plaines labourées. Ce
 qui est certain, c'est que dans la ville, affairée et bruyante,
 l'air aurait pris une physionomie toute différente.
    La chanson se chante sur les frontières du Lyonnais et
du Forez, du côté de Tarare, mais elle doit se chanter aussi
dans la plaine du Forez, et très probablement sur divers
points de la France, car je ne sais comment il se fait que,
malgré les habitudes sédentaires des campagnards, les
 mêmes chansons se retrouvent dans les pays les plus éloi-
gnés les uns des autres. Elle doit avoir été recueillie, sous
une forme ou sous une autre, dans quelqu'un des recueils
déjà si nombreux du Folk-lore français, et qu'il ne m'est
pas possible de compulser. Toutefois, elle n'existe pas dans
le tome I er des Chansons populaires de la France, de
M. E. Rolland.
   Comme toujours, la chanson a des variantes de village
à village. J'en avais entendu des couplets isolés, et j'ai prié
Madame Babe, de Sainte-Agathe, de me donner la version
complète de son endroit, ce qu'elle m'a fait obligeamment.
Cette version comprend six couplets. Toutefois, j'en ai
entendu chanter un septième, que j'ajoute, car il n'est pas
le moins intéressant, et il a cela de particulier, qu'au lieu
d'être en rimes, comme les autres, il est en assonnances ;
il peut être, soit une addition de formation populaire à
la chanson, évidemment de facture savante, soit un reste
d'une chanson populaire primitive, refaite par le lettré du
XVIIIe siècle, qui respecte la rime comme un Parnassien.