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90 UNE ÉVASION A PIERRE-SCIZE poursuivre les fuyards; Washington les attend, avec toutes ses troupes, sur une forte position, près du village de Montmouth, et les écrase. Les Anglais s'enferment à New- York. L'armée américaine s'établit autour, sans grand espoir de prendre la ville, il aurait fallu 100,000 hommes pour faire le siège en règle. En effet on fut obligé d'aban- donner la place, et de se retirer dans l'intérieur. De longs mois s'écoulent, sans grands événements, et il est décidé que La Fayette irait demander des secours en France. 11 part accompagné de son jeune aide de camp. En 1781, nous retrouvons Pontgibaud en Amérique. Le gouvernement Français avait envoyé 6,000 hommes com- mandés par le comte de Rochambeau. C'est alors que l'armée franco-américaine défit le général Cornwallis à à Yorktown. L'armée anglaise se vit réduite à une capi- tulation. Ce fut le brillant Lauzun, qui se présenta en parlementaire, seul, son mouchoir à la main avec toute sa désinvolture d'homme de cour. Les Anglais eurent la honte de déposer leurs armes, et de défiler entre une double haie de Français et d'Américains. La cause de l'indépendance , est gagnée ; La Fayette revient en France, et Pontgibaud ne trouvant plus à satis- faire son activité, en fait autant. A son retour, il obtient une compagnie de dragons, dont le régiment était à Aucli. Plusieurs années agréables se passent pour lui; il partage son temps entre sa garnison et le séjour de Paris, où la maison de son oncle le président de Salaberry, lui est tou- jours ouverte. Cependant il lui arrive plusieurs fois de regretter sa vie aventureuse. Lors d'un de ses voyages à Paris, l'idée lui vient de revoir Pierre-Seize ; il arrive à Lyon accompagné d'un de ses parents, et raconte ainsi, avec sa bonne humeur