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88              UNE ÉVASION A PIERRE-SC1ZE

timents, et flatté malgré tout, du courage que son fils avait
montré dans son évasion, lui offrit une pension, et son
nppui pour exécuter ses projets. Il put ainsi partir pour
l'Amérique.
    Après une pénible traversée de soixante-sept jours, le
navire entre dans la baie de Chezapeak; par suite de la
maladresse du capitaine, il vient s'échouer sur des rochers.
Il est entouré par des pirates qui le mettent au pillage.
Ayant touché terre à grand'peine, Pontgibaud se trouve
dénué de tout, ses bagages et son argent perdus. Il se dirige
sur Williamsbourg, capitale de la Virginie ; et, accompagné
d'un interprète, il se rend chez le gouverneur M. Jefferson,
à qui il conte ses infortunes. Celui-ci le plaignit beaucoup,
promit de lui faire rendre justice, et finalement lui remit
un passeport, où il le recommandait à la bienfaisance des
 passants. Ce n'était pas un heureux début pour Pontgibaud,
 que cette singulière réception chez ceux qu'il venait aider
 à reconquérir leur liberté !
    L'armée se trouvait au camp de Walley-Forges, près
Philadelphie, à plus de quatre-vingt lieues de Willams-
bourg. Il y parvient après plusieurs jours d'une marche
 difficile, à travers un pays détrempé par la pluie, et par
 d'horribles chemins. Arrivé au camp, autre déception ; il
 pensait se trouver au milieu d'une véritable armée, et il se
voit entouré de miliciens mal vêtus, mal armés, la plupart
 sans souliers; mais par exemple abondamment fournis de
vivres. Et pourtant c'était cette armée, qui devait vaincre
 les superbes troupes anglaises, et, au prix des plus persévé-
 rants efforts, conquérir, l'indépendance de la patrie ! Il est
 très bien accueilli par La Fayette, qui écoute avec intérêt le
 récit de ses aventures, et se l'attache comme aide de camp,
 avec le brevet de major. Peu après, il est présenté Ã