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UNE ÉVASION A PIERRE-SCIZE En i 7 7 5 0 « Un seul prisonnier, M. de L..., osa me suivre : les autres reculèrent à la vue du danger; mais le camarade n'était armé que d'un manche à balai pointu par les deux bouts... Le tocsin sonne;... toutes les croisées donnant de ce côté se remplissent de monde. Le major du château arrive jambes nues et en caleçon ; il crie : « Chargez les armes! » Il m'ordonne de rentrer, et me menace de faire tirer sur moi... Pour toute réponse, je lui présente mon pistolet, et lui ordonne de rentrer lui-même. Monsieur le major se sauve en criant : « Feu! sur ces scélérats. » Ici, je vois encore le vieux sergent, qui était de ma connais- sance, me prier, son fusil en joue et tremblant dans ses mains, de vouloir bien rentrer. Je n'en tins compte : nous étions à quinze pas les uns des autres... Je m'avance avec résolution;... dix ou douze coups de fusils partent en même (*) Voyez la Revue du Lyonnais de janvier 1888. N° i. — Février i888. 6