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     CITOYENS ET BOURGEOIS DE LYON

                  A DIVERSES ÉPOQUES ( l ) .




                                    I

                  LA PRÉCONISATION

    Si les sociétés antiques employèrent, pour remédier à la
misère, soit les secours publics, soit les secours privés ; si
elles pratiquèrent largement l'hospitalité(2), les sociétés mo-
dernes, issues du christianisme, se sont données le privilège
de la charité, et ont fait prévaloir dans l'aumône l'idée reli-
gieuse, avec ses moyens moraux plus féconds et ingénieux
que les moyens politiques de la philanthropie. Le culte du
Christ, en adoucissant les mœurs et les lois, inspira aux pre-
miers chrétiens cette commisération, plus forte que le pen-
chant naturel, par laquelle nous secourons notre prochain
de nos conseils et de nos biens. La cause divine et ses effets
inestimables se perpétuent, et c'est dans un esprit reli-
gieux que la grande généralité des hommes de bien soulage
l'infortune.
   Le moyen-âge pratiqua si largement la charité qu'elle
dégénéra en abus, en encourageant la mendicité et la
paresse, ces véritables fléaux de la société. Les yeux fer-



   (1) L'auteur se propose de publier, sous ce fitre, une série de courtes
monographies lyonnaises.
   (2) Voir le Mémoire sur les secours publics chez les anciens, par
F.-B. Dumas, in-8.