page suivante »
LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 441 encore, dans lesquelles ils demeuraient malheureusement enfouis? On croyait même qu'il n'en existait presque plus, car il était de notoriété publique qu'il s'est rencontré, il y a déjà un certain nombre d'années, un étrange conservateur des archives municipales, lequel, lorsque le feu de sa che- minée ne flambait pas, détachait de nos chartes les sceaux en cire et se chauffait ensuite agréablement les pieds avec les plus beaux monuments de notre histoire. Ce même conservateur, et sans que l'autorité supérieure s'en préoc- cupât, faisait relier en volumes nos syndicats, écrits sur vélin et ornés des plus belles vignettes, ou de lettres en couleur des xve, xvi° et xvn e siècles, et, lorsque l'une de ces grandes pages dépassait le format indiqué, le relieur coupait souvent impitoyablement par le milieu ou entiè- rement ces belles et riches peintures. La Commission, en réorganisant les archives de la ville, a donc tenu à sauver d'une entière destruction ce qui nous reste de nos anciens sceaux. M. Guigne, le savant conservateur actuel de nos archives municipales, s'est empressé de rechercher dans son dépôt et dans celui du département, très-riche aussi, les diverses séries de sceaux qui survivent encore aux nombreux dé- sastres qu'ils ont subis. M. l'ingénieur Anselmier, qui dresse en ce moment le plan en relief du département du Rhône, a bien voulu se charger du moulage de ces sceaux, et déjà il a reproduit en bronze quarante-quatre sceaux du fonds de l'ancienne Collégiale de Saint-Paul, soixante-quinze sceaux du fonds de Y Ordre de Malte, et à fait en outre cent cinq moulages de sceaux et de médaillons du cabinet des PP. Jésuites, que les pillards de leur maison ont oublié de voler, en septembre 1870, avec leur splendide médaillier en or. En outre, ce cabinet s'est enrichi de nombreux dons.