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                  LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON                343

  truands de Caluire, comme les qualifie l'avocat de Challe-
  mel-Lacour, et ne leur est rendue que le 27 mars 4871,
 par ordre du ministre de la guerre.
    Tels sont les douloureux événements qui se sont accom-
 plis dans la maison des Frères de Caluire, de ces Frères si
 dévoués pour les enfants du peuple d'où ils sortent eux-
 mêmes, qui s'étaient offerts eux-mêmes à soigner nos
 blessés, à suivre nos soldats sur les champs de bataille,
 pendant que les républicains se cachaient pour ne pas
 affronter le feu... et jouir des gras traitements qu'ils
 s'étaient adjugés dans la curée de l'empire.
    Et pendant cette douloureuse époque où toutes les
 lois étaient violées à plaisir, où pour la satisfaction de
 leurs haines et de leurs passions, les hommes du pouvoir
 blessaient toutes les consciences, insultaient ce qu'il y
 avait de plus respectable, ameutaient toutes les convoitises
 des affamés contre la religion'et la propriété, que faisaient
les Frères des autres villes?
    Pour le dire,j 'emprunte la plume de M. le duc de Noailles
 chargé de faire, le 8 août 1872, le rapport des prix de
vertu distribués chaque année par l'Institut de France.
    « Dès le 15 août, les Frères s'étaient mis à la disposition
du ministre de la guerre pour prodiguer partout leurs
soins aux malades et aux blessés, le ministre usa de leur
bonne volonté, mais d'eux-mêmes ils se mirent à l'œuvre.
Ils établirent à leur compte- une grande ambulance, rue
Oudinot, ils fournirent un personnel dévoué aux ambu-
lances organisées par la grande Société de secours dans
les gares des chemins de fer, pour l'arrivée des convois
des blessés et ils y établirent un service de même
nature pour un grand nombre d'ambulances particulières.
  « Les Frères acceptèrent avec enthousiasme. Us fourni-
rent cinq à six cents des leurs qui furent constamment et