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310                   NOTRE-DAME DE LYON

dépôt des grains, une maison ordinaire dans laquelle se
centralisaient et se répartissaient tou'tes les offrandes
faites à l'œuvre du pont et de l'hôpital, offrandes dési-
gnées aux xiie, xni e et xiv" siècles, sous le nom d'au-
rnônes, car tous les dons pieux étaient des aumônes, c'est-
à-dire, au point de vue religieux, des moyens d'obtenir
pour soi, miséricorde et compassion. C'est le sens du mot
grec sksvnoaiiv». Les papes Lucius III, Urbain III et Clé-
ment III notamment demandèrent et autorisèrent la
réception des aumônes pour le pont et l'hôpital son
annexe. Cette maison élémosinaire, comme l'appelle le
rédacteur de l'inventaira de 1672, n'est pas plus ancienne
que le pont ; elle fut édifiée, à n'en pas douter, sur
l'une des deux parcelles de fonds (aree) concédées vers
 1182, lorsqu'on voulut en entreprendre la construction.
   J'aborde maintenant la réponse à cette question :
 quels étaient les administrateurs de l'Aumônerie ?
   A n'en pas douter, c'étaient des citoyens de Lyon,
 puisque c'est à leur demande que les moines d'Ainay
 concédèrent les emplacements nécessaires à l'œuvre du
 pont qu'ils avaient, dit la lettre de l'archevêque Jean
 de Bellesme, in custodia sua(\), c'est-à-dire, suivant
 le sens du mot custodia, non-seulement sous leur garde,
 mais encore sous leur tutelle et partant sous leur admi-
 nistration. Mais, quels étaient ces citoyens ? Ils ne
 pouvaient être une collectivité, une commission, une
 délégation, un syndicat représentant l'universalité des
 habitants de la ville (2), puisque Lyon n'avait pas en-


    (1) V. ci-devant, p. 296
    (2) « Cum apud Lugdunum non esset nec communia nec universi-
 tas, nec aliquod collegium nec unquam fuisset. » (V. les Olim, sub.
 ami. 1273, édition Beugnot, 1.1, p. 933, § 24.)