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LES COIilNETTES 289 Ses affaires l'ayant obligée d'aller à Lyon, elle travailla à celles de ses religieuses; mais elle trouva les esprits si peu disposés à lui donner satisfaction, qu'on eut de la peine à croire qu'elle pût réussir. Des discussions extrêmement vives eurent lieu entre les susdites religieuses et Mme de Coligny, qui prétendait afoir quelques droits dans l'administration de la commu- nauté, et qui obtint du gouvernement^l'approbation de ses prétentions. C'est alors que les Colinettes se défendirent par la publication suivante : « Factum pour les religieuses « de Sainte-Elisabeth, établies à Lyon au quartier Saint- « CJair, opposantes à l'exécution de l'arrest du 7 sep- « tembre 1668, obtenu sous le nom de M me de Coligny. » Ce factum a 6 pages in-8°. Mme de Coligny fit répondre à cette attaque par un mémoire de 70 pages in-4°, sans date, ainsi intitulé : « Réponse au factum scandaleux publié parles religieuses « de Sainte-Elisabeth de la barme de Saint-Clair de Lyon, « contre Mme la marquise de Coligny, leur fondatrice, et « M. Claude Cochet, leur ancien directeur. » Ce mémoire excessivement long, conclut naturellement en faveur de M me de Coligny ; mais je ne saurais dire lequel des deux partis l'emporta officiellement. L'abbé Claude Cochet, ci-devant directeur des religieuses, est ainsi qualifié dans leur factum : « Notre nouveau « monastère commençant à s'augmenter par le nombre de « plusieurs filles qui se consacraient à Dieu en qualité « de religieuses, messire Claude Cochet, supérieur de la « maison de Saint-Joseph à Lyon, directeur de la dame de « Coligny et des dites religieuses, abusant de la soumis- « sion aveugle qu'il avait exigée de leur simplicité, exerça « sur leur esprit un tel empire, qu'il voulut que toute « leur conduite, soit du spirituel, soit du temporel, duquel « il s'était emparé tyranniquement, s'assurât sur la sienne.» Cette petite guerre intestine est assez singulière, et je n'ai pu trouver aucun document qui pût m'apprendre 19