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LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 283 Les Frères de la Doctrine chrétienne, en amplifiant leur maison, n'ont pas manqué d'y créer aussi une Bibliothèque ; mais elle ne saurait être comparée à celles qu'on trouve habituellement dans un grand établissement comme le leur. Hommes pratiques par excellence, et^sans rien donner jamais au luxe que prohibe leur règle, ils ont préféré posséder beaucoup de livres, à l'état permanent d'usage, au lieu de les centraliser dans un même dépôt. En cela, sagement inspirés, ils ont, comme en toute chose, sacrifié moins à l'apparence et davantage aux besoins bien entendus. En conséquence, il existe dans leur maison plusieurs bibliothèques installées à proximité de chaque service, et riches surtout en livres d'un usage presque journalier : bibliothèque religieuse pour le per- sonnel dirigeant ; bibliothèque de sciences naturelles à proximité des collections ; bibliothèque de sciences mathé- matiques ; bibliothèque pour les élèves, etc. Chacun peut, de cette manière, profiter des livres les plus usuels, renou- velés, chaque année, au fur et à mesure des publications récentes, sans céder à l'entraînement d'avoir des livres direction de M. Hirsch, architecte en chef de la ville, avec un remar- quable talent par M. Détanger, peintre, et par l'un de nos bons sta- tuaires. M. le préfet s'était proposé de réunir dans cette salle et dans les trois autres salles adjacentes les plus beaux marbres antiques que la direction des Musées laisse pourrir sous les portiques du Palais. Mais pour complaire à certaines individualités, et par des manœuvres que je signalerai plus lard, on est parvenu à obtenir du Conseil muni- cipal circonvenu, un vote par lequel cette salle doit être le Panthéon des grands hommes lyonnais. Cette destination est si contraire au bon sens et au sentiment de l'art que chacun espère que l'étrange mesure décidée par le Conseil municipal ne recevra pas d'exécution... sinon tout Lyon protesterait hautement. — Mais en attendant, cette magnifique salle restera fermée et sans emploi; les antres salles qui ressemblent à des cavernes, ne seront pas restaurées, — et, ce qui est pis encore, nos beaux marbres antiques empilés, d'une malpropreté révoltante, sans étiquettes et sans livret achèveront de pourrir sous les portiques.