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BÎËLtOGRAPHlE. 247 de ces récits dé jadis ou de couleur actuelle, si pleins de verve et de spirituelle naïveté. Le poète et l'artiste se révèlent en M. Môrice Viel dans différentes pages, notamment dans le paysage si vrai que sa plume sait tracer de l'intéressant Puygiron, le voisin de Montélimar, la gracieuse ville, de Puygiron, situé sur un escarpement, d'où l'oeil ravi embrasse de belles perspecti- ves, et doté d'un vieux castel, d'une antique église comme d'une nouvelle, et de Mais écoutons-le plutôt, s'il vous plait : — « ... Charmant village, entouré de campagnes ver- doyantes, que lui manque t—il pour allumer l'inspiration et nourrir la rêverie ? « Quand, par une matinée claire et sereine, on fait l'as- cension de la plate-forme sur laquelle il s'est coquette- ment installé, il est impossible de rester indifférent aux beautés du spectacle qu'on a sous les yeux. « Là -bas, tout là -bas, au couchant, cet éclair qui brille, tremble, s'efface et puis renait, c'est le Rhône ; cette ville qui se cache à demi dans la brume, c'est Montélimar. Plus près, c'est Montboucher, qui nous apparaît au milieu des mûriers, c'est le Vermenon, qui coule sans bruit, sous les saules, c'est l'immense usine Lacroix qui lance à tout moment vers le ciel une colonne de fumée. «Au nord et au levant, des bourgs dorment paisiblement sur le flanc des montagnes bleues ; au midi bâillent de larges carrières et se profile la silhouette ébréchée de Ro- chefort. « Et maintenant, regardez à vos pieds. D'humbles demeures, qui eussent fait soupirer Rousseau, surgissent de tous côtés; de grands arbres se balancent le long du chemin ; des haies vives, plantées en zig-zag, courent comme des folles à travers champs, et trois ruisseaux argentés, le Gournier, la Drôme et le Jabron passent en fredonnant leurs chansons joyeuses, absolument comme dans une pastorale de Gessner.