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NOTRË-BAMË-DË-LYON 20? (Gratien) s'arrêta dans Lyon où il eût été en sûreté si Andragathe, l'un de ses chefs, gagné par Maxime, ne se fût servi d'une fourberie pour l'en faire sortir et ne l'eût fait tomber dans le piège qu'il lui avait préparé. Il fit dire à l'empereur que l'impératrice son épouse venait au devant de lui. Gratien monte aussitôt à cheval pour aller à sa rencontre, et ayant aperçu sur le pont du Rhône une litière magnifique, qu'il crut être celle de l'impératrice, dans l'empressement qu'il eut de la voir, il descend de cheval, met la tête dans la litière, où il croyait voir son épouse, lorsque Andragathe qui s'y était mis pour le surprendre, l'arrête par les cheveux et lui coupe la tête (1). » Maintenant, en ce qui concerne les pilotis et les enro- chements, véritables écueils pour la navigation, qui se remarquent dans le lit du Rhône, en face de la rue Sainte-Hélène ou de la place Grolier, et que quelques personnes considèrent comme les vestiges d'un pont très- ancien, voici la description qu'en donne M. Gobin, ingé- nieur des ponts et chaussées, qui a pu les reconnaître avec précision, à la faveur de basses eaux exceptionnelles, en 1863-1868, lors des draguages exécutés pour la cons- truction du quai du Prince impérial : « Le premier écueil se trouve en face de la rue Sala, â une distance de la rive droite inférieure au tiers de la largeur du lit. Il se compose d'un groupe de soixante (1) Histoire consulaire de Lyon, p. 159. — Ménestrier vise en marge de son récit saint Jérôme et Prosper d'Aquitaine, qui ne disent pas un seul mot de ce qu'il vient de raconter et qu'il a em- prunté, en partie, à Socrate.