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 140                   LES COMNETTES
 soit en argent, soit en fonds de terre, et particulièrement
 à ceux qui se trouvoient à la campagne, prez des faux-
 bourgs. Nous en avons une preuve dans un testament
 d'un homme de qualité, nommé Berald de Lanieux, sei-
 gneur d'Iseron, en l'année 1374, où se lisent ces mots :
Item donat cuilibet incluso et inclusœ civitatis et subur-
 bii Lugduni, etc. Item donne à chacun reclus et recluse
 de la cité et fauxbourg de Lyon etc. Ce testament est cité
 par Paradin.
    On trouve encore une nouvelle ordonnance faitte par le
 cardinal André d'Espinay, archevesque de Lyon qui vivoit
 à la fin du quinzième siècle, par laquelle il confirma aux
 reclus l'aumosne susdite de bled et d'argent ; mais ce qu'on
 doit y remarquer est que le nombre des reclus y est réduit
 à sept, et encore à un plus petit dans une autre ordon-
nance faite dans le conseil de l'archevesque, le 19 may de
l'an 1503, sous le règne de Louis XII, qui ordonna la
 même aumosne.
   On croit vraysemblablement par les inductions que l'on
tire de l'histoire que ce fut au commencement du seizième
 siècle que ces reclus cessèrent. On ne sauroit assurer po-
sitivement ni comment la chose arriva, ni ce qui en fut la
cause et le motif. Bien des raisons purent contribuer à la
cessation de ce genre de vie; peut-estre que le relâche-
ment qui, dans la suite des temps, ne manque jamais de
s'introduire dans les établissements les plus saints, y
donna occasion ; peut-estre que la ferveur qui se ralentit
tous les jours dans le cœur des fidèles ne fut pas assez
forte pour porter des particuliers à remplir la place des
reclus qui mouroient ; peut-estre aussi que le grand nom-
bre de monastères d'hommes et de filles qui s'établissoient
en ces temps, et qui présentoient aux uns et aux autres
des aziles plus commodes pour la retraite, furent cause
que l'on abandonna ces reclusières ; mais enfin quoy qu'il
en soit il est certain que dans le commencement du