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                  LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON                    419

si mal compris dans d'autres établissements où l'on em-
prisonne les enfants dans des cours sans air, sans soleil,
où l'enfant déjà triste de sa claustration ne peut que
s'étioler et végéter. Tandis que, avec quelle satisfaction
ne voit-on pas les joues roses et fraîches des pensionnaires
des Chartreux ! Comme ils jouent gais et allègres dans les
enclos de la maison si pleins de beaux ombrages, de ver-
dure et de fleurs dont les douces senteurs embaument
l'air et réjouissent l'enfant. Il peut se croire encore à la
maison paternelle,dans le jardin et dans les champs où se
sont passées ses premières années et dont le souvenir lui
est toujours si cher.
    Et, dans cette maison modèle, comme on comprend bien
 aussi que l'éducation de l'enfant doit être aussi soignée
 que son instruction ; que les bonnes manières données par
 les parents, avec une si juste sollicitude, ne doivent pas
 être négligées et se perdre devant les exigences des
études. Au pensionnat des Chartreux, le professeur et
 le surveillant des élèves sont des amis qu'on respecte et
 qu'on aime.
    Une direction si supérieure a déjà valu, avec la recon-
naissance des parents et des enfants, à M. l'abbé Hyvrier,
la juste distinction de chevalier de la Légion d'honneur.
Plusieurs fois le gouvernement a songé à l'élever à
l'épiscopat. Son extrême modestie lui a fait refuser toutes
les avances flatteuses de l'Etat, et il veut se consacrer,
jusqu'au bout, à l'œuvre si importante qu'il dirige depuis
38 années, avec un si rare mérite.
    Outre les constructions élevées au pensionnat, M. Hy-
vrier a bâti aussi une chapelle (1 ) à l'usage de la maison.


  (1) Le 30 juillet 1860, M. le cardinal de Bonald a posé la première