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86 •                    BIBLIOGRAPHIE.

verner, et l'Eglise elle-même s'efforce de recueillir sa part
des droits que la royauté laissait tomber de ses mains
 défaillantes.
    L'auteur est conduit à passer ainsi en revue les condi-
tions du pouvoir et de l'administration, à cette époque,
dans les villes importantes de l'ancien royaume de Bour-
gogne, Arles, Vienne, Romans et jusque dans les cana-
 3 agnes, sous l'autorité des dauphins de Viennois aussi
 )ien que sous celle des principaux seigneurs de la province.
    Ce tableau historique nous montre, à la fois, les causes
qui favorisèrent l'indépendance des seigneurs féodaux et
comment, plus tard, dans le Dauphiné, la terre allodiale
tendit à se confondre, comme ailleurs, dans les bénéfices
et les fiefs. L'auteur ne poursuit cette étude que jusqu'à
la fin du xive siècle. Mais déjà, à cette époque, le pouvoir
féodal était grandement affaibli, et l'on pouvait prévoir
avec certitude l'issue d'une lutte dans laquelle il avait à
résister, à la fois, aux attaques de la royauté, qui s'efforçait
de recouvrer tous les droits qu'elle avait perdus aux temps
d'anarchie, et à celles de la bourgeoisie qui avait obtenu
partout des chartes de franchises. C'était ainsi que se for-
mait lentement l'unité française sur tous les points du
territoire.
    Le travail que nous analysons rapidement est le fruit de
nombreuses recherches, sur l'une des époques les plus
obscures de nos annales. Accompagné d'une carte géogra-
phique et illustré de fort beaux blasons, il est aussi rem-
f»li de faits intéressants pour l'histoire locale. Mais ces
 aits eux-mêmes ne s'éloignent point du sujet traité par
l'auteur; ils n'ont d'autre but que de servir de preuves à
la thèse qu'il soutient. C'est d'ailleurs à l'aide de sembla-
bles éléments que l'on pourra, un jour, reconstituer notre
véritable histoire de France. En groupant tous ces faits
épars^dans les annales de chaque province, les historiens
de l'avenir comprendront, autrement que leurs devanciers,
la condition des personnes et des terres sous l'ancien ré-
gime, ainsi que les véritables caractères de nos anciennes
institutions disparues.

                                            A.   VACHEZ.