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près l'architecture que Philibert de l'Orme avait jugé à p r o -
pos de donner a son portail. C'est là une faute en architecture,
faute d'autant plus condamnable ici que ce monument est le
seul à Lyon qui soit d'un style gothique pur et complet, si
nous exceptons pourtant le clocher en briques qui, nous l'es-
pérons, disparaîtra dans l'intelligente restauration confiée aux
soins de M. Benoît.
— L'orgue de Saint-Polycarpe, à peine terminé, a été la vic-
time d'une négligence dont les exemples ne se voient que chez
nous. On a neltoyé la voûte de l'église sans couvrir les tuyaux,
et des débris de plâtre qui y sont tombés ont nécessité des
réparations à ce bel instrument.
— M. Carie Elshoëct, sculpteur de la capitale, a été appelé
par l'administration des Hospices pour composer et exécuter
les deux groupes qui doivent compléter la belle œuvre de
Soufflot. Le modèle de l'un d'eux, l'écusson de la ville flanqué
des figures du Rhône et de la Saône, a été soumis à la sanction
du conseil, et son adoption a été prononcée. Avant de porter
notre jugement sur cet ouvrage, nous attendons de pouvoir
l'examiner dans ses détails, et d'avoir sous les yeux le second
groupe qui lui servira de pendant.
—Notre ville, sous le rapport musical, est vraiment favori-
sée. Ce n'étaient point assez pour nous d'habiles pianistes
comme M mes Faure-P>oëris, Werner et Pravaz , M. A. Billet
est venu l'an passé naturaliser ici son beau talent. Voici M.
Miro qui se révèle à son tour, comme un artiste du premier
mérite. Hertz nous avait promis sa visite, Berlini nous a fait
la sienne avec une bonne action. M. Miro nous rappelle ces
deux pianistes par la correction de son jeu, par l'habileté de son
exécution et par son chant si bien phrasé et si bien senti.
Le premier morceau de Dolher sur des motifs de Guillaume
Tell a enlevé tous les suffrages et le dernier a confirmé le
succès que M. Miro a obtenu dans tout le cours de celte soi-
rée. Mme Miro, notre délicieuse cantatrice, a partagé avec son
mari les applaudissements d'une assemblée compétente et
nombreuse.
—Le ministère des beaux-arts a acheté le beau tableau que
notre compatriote Perlet a exposé cette année, et lui a com-
mandé un sujet religieux pour la commune de Valréas ( Vau-
cluse).
—M. HippolyteFlandrin a été nommé membre de la Légion
d'Honneur. Celle récompense était due à un talent aussi élevé
et aussi consciencieux que celui de notre compatriote.