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532 Hachette, un vol. in-8°) une traduction en vers des Satyres de Perse. Le jeune poète dont M. Desportes a voulu natu- raliser chez nous le génie et la verve philosophiques, mourut à un âgé où le plus souvent on ne fait que de s'essayer, et sous un règne où les lettres allaient déjà dépérissant. Les six poèmes qui nous restent de lui sont empreints de stoï- cisme, la religion du poète de Volalerre, et, au milieu de l'affectation des pensées, de la recherche du langage, on est captivé par ses accents de franchise et de vertueuse indi- gnation ; l'on aime à revenir sur des beautés de premier ordre, et où éclate une vive éloquence. Mais ce qui fait pour les lettrés et les philologues le plus grand mérite de Perse : son énergie pittoresque, sa conci- sion hardie et ferme, ses données sur quelques faces des mœurs publiques, les particularités et les formes de lan- gue, rien de cela presque ne peut revivre dans une tra- duction en vers. Les entraves de la poésie ne le permettent pas, ou ne le permettent que rarement. C'est l'inconvénient des traductions en vers, et aucune de celles qu'on a faites de Perse n'a pu s'y dérober ; celle de M. Desportes n'a pas atteint, sous ce r a p p o r t , à une plus grande exactitude que les précédentes. A part ce défaut, le travail de M. Desportes est très digne d'éloge. On peut se convaincre que le texte est bien compris, et que le sens général en est rendu avec intelligence. Les commentaires qui suivent chaque satyre sont abondants, variés et utiles. Le vers de M. Desportes est pur, châtié, et assez brillant parfois. Celle version des Satyres de Perse est un consciencieux ouvrage, comme il ne s'en fait plus guère. Nous devons ajouter que le texte accompagne la version, et qu'il offre d'utiles variantes. F.-Z. C. —M. Gourju, professeur de philosophie aucollége de Roanne, fit paraître, il y a quelque temps, un écrit sur le Christia- nisme jugé par la raison commune; Lyon, Périsse; in-8°. Le but de cet excellent opuscule, c'est de montrer que la raison et la révélation peuvent et doivent marcher de concert, que par celle-là on vient à celle-ci, mais que ce dernier fait, une fois connu, implique la docilité et la soumission de la raison. M. Gourju montre avec une logique serrée et concluante lout ce qu'il y a de vrai là dedans, et il fait voir aussi que ce qui éloigne de la religion, c'est l'ignorance et l'incurie, les- quelles mènent facilemenl au dédain et à l'agression. Ce der- nier point nous a toujours paru d'une justesse frappante. Parmi ceux qui professent contre la religion une sorte de haine instinctive, nous n'en avons jamais trouvé un seul qui l'eût étudiée dans le moindre livre apologétique. M. Gourju