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506 présentait cette matière, était de savoir aux frais de qui de- vaient être nourris, entretenus, élevés les enfanls abandonnés. Dans les premiers t e m p s , alors que la force était presque toujours la règle unique du droit, les enfants exposés a p p a r - tenaient, comme esclaves, à ceux qui en prenaient soin ; les services qu'on en espérait, le bénéfice que leur vente ou la cession qu'on en pouvait faire devait procurer, étaient re- gardés alors comme une compensation légitime des soins qu'on leur avait donnés, des dépenses dont ils avaient été l'objet, et nous devons peu nous étonner que cet usage ce fût, à une époque de barbarie, universellement répandu, puisque, plus tard, et sous notre Empire de quinze a n s , les enfants mâles, élevés p a r l a charité publique, étaient, aux termes d'un décret., mis à la disposition du ministre de la marine, sans être appelés à courir la chance du sort; par cela seul que l'Etat les avait recueillis, élevés, entretenus, ils étaient mis en dehors du droit commun ; cela ne ressemble-l-il pas un peu à l'esclavage ? Justinien trouva cet usage établi ; il l'abolit par une loi qui déclare libres tous les enfants exposés, qu'ils appartinssent à des parents de condition libre, à des affranchis, à des esclaves. Cette déclaration, en changeant si profondément le sort des enfants exposés, amena la nécessité de pourvoir à leur subsistance autrement que par le sacrifice volontaire de quel- ques familles, de quelques individus. L'Eglise, dont la puissance était alors si étendue et à la- quelle étaient réservés les actes de grande chariLé, fut long- temps chargée du soin de pourvoir à la subsistance et à l'é- ducation des enfants abandonnés ; mais à une époque plus rapprochée de la nôtre, elle essaya de se débarrasser d'un fardeau qui, sans doute, devenait bien lourd. Plusieurs arrêts témoignent de ses efforts ; elle voulut, s'appuyant sur l'art. 73 de l'ordonnance de Moulins, comme nous verrons plus tard un ministre de 1832 s'appuyer sur une loi de l'an V qui r e - produit, dans son esprit, l'article de l'ordonnance, elle voulut,