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distances que son imagination regarde comme inoûies, il
existe une grande ville dont les maisons de pierres semblent
toucher les nues, et couvrent sans discontinuer des espaces
cent fois grands comme son champ, devra-t-il s'en moquer
parce que le chaume de sa demeure est si loin de cette mer-
veilleuse réalité? Que sera-ce si on lui fait la description des
divers empires de ce globe, si on lui parle de nos arts, etc. ?
Si un homme qui n'a jamais lu ni vu lire apprend de plu-
sieurs autres qu'on peut dans une feuille de papier mettre
sa pensée et l'envoyer à cent lieues de là , faudra-t-il qu'il
nie la chose, quoique parfaitement attestée, bien qu'elle soit
de vrai absolument incompréhensible pour lui ?
Et si, dans quelque prophète, il se trouve écrit que le royau-
me d'Egypte ne sera plus indépendant, qu'il n'y aura plus
de roi en Egypte, s'il se trouve que, depuis deux mille ans que
l'événement concorde exactement, l'Egypte n'ayant jamais
cessé, en effet, dans cet intervalle d'être sous une domination
étrangère, mais ayant passé successivement sous les Macé-
doniens, les Romains, les Sarrazins, le Mamelouks, les Turcs,
les Français, les Ottomans; s'il se trouve ainsi que la question
d'Orient, naguères débattue si vivement, ait été résolue d'a-
vance par ce prophète, et que la soumission de Méhémet-Ali
ne soit que Vaccomplissement d'un anathème porté depuis
vingt siècles, faudra-t-il parce que la chose est vraiment pro-
digieuse, ne pas croire que ce qui est écrit est écrit, et que
ce qui a été prédit ait été prédit ? Or, ouvrez Ezéchiel,
chapitre XXX, verset 13, vous trouverez ce que je viens
d'indiquer. C'est incroyable ! oui, mais cela est. La règle que
vous avez reconnue vraie dans les exemples précédents, il
faut bien l'admettre ici, car il n'y a pas la moindre différence,
absolument pas la moindre.
Voilà ce que signifie la proposition qui est en tête de ce
chapitre. Le christianisme repose sur des faits, ces faits s'éta-
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