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468 pourrait donner lieu à bien des commentaires ; mais leur résultat ne serait pas de nous faire connaître quelle partie de notre sol produisait alors les vins les plus recherchés. Alors on comprenait mieux que nous cette allusion au bourg qu'un triumvir avait fondé dans les campagnes de Lugdunum. On n'est pas d'accord non plus sur ce triumvir, ni sur la nature du triumvirat dont il faisait partie. S'il s'agit du triumvirat politique qui gouverna l'univers romain après la mort de Jules-César, ce pourrait être Marc-Antoine qui eut avec notre ville des relations qui nous sont peu connues, mais qu'attestent assez les médailles d'argent où on lit son nom avec celui de Lugdunum. Le Père Sirmond pense qu'il est question ici des triumvirs délégués pour la fondation de la colonie de Lugdunum, qui furent Silanus, Lepidus et Plancus, comme Dion Cassius a pris soin de nous l'apprendre suivant lui (1) : il serait fort naturel, en effet, ainsi que le remarque le savant jésuite, qu'ils eussent donné leurs noms à quelques lieux des environs de cette ville (2). Ici, je ne dois pas oublier, ce me semble, de dire au moins quel- ques mots des prétendues conserves antiques de vin, que plusieurs de nos écrivains ont cru reconnaître parmi les débris de notre cité appartenant à la période romaine. Le P. Menestrier attribuait cette destination à un réservoir souterrain découvert dans l'enclos de l'Antiquaille (3). Mais il est assez généralement reconnu aujour- d'hui que cette excavation a dû servir simplement à conserver les eaux, de même que plusieurs autres semblables, et notamment le monument bien plus entier, plus vaste et plus curieux qu'on voit encore dans le jardin des anciennes Ursulines de Saint-Just, et au- quel on donne communément, si mal à propos, la dénomination de Bains-Romains (4). Ce que dit cet historien, des murs encore rouges (1) Hist. rom., XLVI, 32-4; quelques écrivains lyonnais en ont jugé comme le P. Sirmond ; mais la part de Silanus à la fondation de cette colonie est indi- quée bien faiblement par Dion, pour ne rien dire de plus. (2) Ad. Sidon. not., p. 153. (3) Hist. de Lyon, p. 64. (4) A la page 66 de celte même histoire, Menestrier donne le plan et l'élé- vation du monument qui, presque intact aujourd'hui encore, est un des