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pourrait donner lieu à bien des commentaires ; mais leur résultat
ne serait pas de nous faire connaître quelle partie de notre sol
produisait alors les vins les plus recherchés. Alors on comprenait
mieux que nous cette allusion au bourg qu'un triumvir avait fondé
dans les campagnes de Lugdunum. On n'est pas d'accord non plus
sur ce triumvir, ni sur la nature du triumvirat dont il faisait partie.
S'il s'agit du triumvirat politique qui gouverna l'univers romain
après la mort de Jules-César, ce pourrait être Marc-Antoine qui eut
avec notre ville des relations qui nous sont peu connues, mais
qu'attestent assez les médailles d'argent où on lit son nom avec
celui de Lugdunum. Le Père Sirmond pense qu'il est question ici
des triumvirs délégués pour la fondation de la colonie de Lugdunum,
qui furent Silanus, Lepidus et Plancus, comme Dion Cassius a pris
soin de nous l'apprendre suivant lui (1) : il serait fort naturel, en
effet, ainsi que le remarque le savant jésuite, qu'ils eussent donné
leurs noms à quelques lieux des environs de cette ville (2).
   Ici, je ne dois pas oublier, ce me semble, de dire au moins quel-
ques mots des prétendues conserves antiques de vin, que plusieurs
de nos écrivains ont cru reconnaître parmi les débris de notre cité
appartenant à la période romaine. Le P. Menestrier attribuait
cette destination à un réservoir souterrain découvert dans l'enclos
de l'Antiquaille (3). Mais il est assez généralement reconnu aujour-
d'hui que cette excavation a dû servir simplement à conserver les
eaux, de même que plusieurs autres semblables, et notamment le
monument bien plus entier, plus vaste et plus curieux qu'on voit
encore dans le jardin des anciennes Ursulines de Saint-Just, et au-
quel on donne communément, si mal à propos, la dénomination de
Bains-Romains (4). Ce que dit cet historien, des murs encore rouges

   (1) Hist. rom., XLVI, 32-4; quelques écrivains lyonnais en ont jugé comme
le P. Sirmond ; mais la part de Silanus à la fondation de cette colonie est indi-
quée bien faiblement par Dion, pour ne rien dire de plus.
   (2) Ad. Sidon. not., p. 153.
   (3) Hist. de Lyon, p. 64.
   (4) A la page 66 de celte même histoire, Menestrier donne le plan et l'élé-
vation du monument qui, presque intact aujourd'hui encore, est un des