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440 Poussin, son beau-frère, naquit à Rome de parents français, en 1613. Ce fut chez son père, Jacques Dughet, que Nicolas Poussin trouva, pendant une longue et douloureuse maladie, les soins de la plus tendre hospitalité; il épousa par la suite la fille de son bienfaiteur, et prit dans son atelier les deux frères de sa femme dont l'un Jean Dughet devint un graveur habile; l'autre fut celui dont les œuvres nous occupent en ce moment. Avant son départ pour l'Italie, le Poussin, jeune en- core, séjourna à Lyon et travailla pour quelques-uns de ces riches étrangers, moitiécommerçants, moitié grands seigneurs, auxquels Lyon dut sa première prospérité ; lorsque plus tard, appelé par Louis XIII ou plutôt par le cardinal de Richelieu, le Poussin revint en France, il s'arrêta quelque temps à Lyon avec ses beau-frères, c'est sans doute à cette époque (1640) que furent faits les tableaux que la ville vient d'acquérir. Cette date coïncide d'ailleurs avec celle de la construction de la villa d'Oclavio Mey qui prit plus tard le nom de son gendre Puilala. Oclavio Mey avait décoré cette habitation avec un luxe pres- que royal ; il y avait formé une collection précieuse d'antiqui- tés parmi lesquelles figurait le bouclier votif en argent qui fut trouvé dans le Rhône près d'Avignon ; il représente, selon Vinkelmann, la dispute d'Achille etd'Agamemnon pour Briséïs, et non la continence de Scipion comme l'ont cru quelques antiquaires. Ce fut en 1658, lorsque Louis XIV visita la col- Icclion d'Octavio Mey, que Guillaume Puilala lui offrit ce bouclier qui est maintenant au cabinet rojal des antiques à Paris. Les fragments de fresques évidemment italiennes qu'on trouve encore sur les murs de la maison, attestent du goût qu'Octavio Mey déploya dans la décoration de cette villa. Les beaux tableaux de Guaspre, dont notre Musée vient de s'en- richir, furent faits sans aucun doute pour les lieux d'où ils viennent de sortir pour la première fois.