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485 Ueusement développées dans l'acte testamentaire, la statue de Saint-Yincent de Paul, en marbre blanc, entourée d'une balustrade, doit être placée dans la grande cour de l'hospice de la Charité ; les 10,000 fr. sont consacrés à ce monument. M. de YinièreSj pour éviter tout acte de camaraderie dans le choix du statuaire auquel ce travail serait confié, ordonne, ce mot est dans le testament, qu'un concours, auquel seront con- viés les artistes de la capitale et ceux de Lyon, soit ouvert et l'exécution abandonnée à celui qu'un jury, composé notam- ment de membres de l'Institut, aura jugé le plus digne. Rien n'était plus simple, rien n'était plus clair, rien n'était plus rationnel, et l'informe production à laquelle on a donné le nom de statue de Jacquard, démontre suffisamment que les précautions indiquées par M. de Rocoffort sont des pré- cautions salutaires. Eh bien! le croirait-on? L'administration des hospices, qui, déjà , dans l'achèvement du magnifique ouvrage de Sou- flot de l'Hôtel-Dieu, nous a révélé sa portée artistique, a trouvé que les conditions imposées par le testateur étaient inexécutables, parce qu'une statue, placée dans la grande cour de la Charité, déparerait le monument; — et vous savez tous ce que c'est que ce monument, construction informe et sans goût, — et que f d'ailleurs, elle gênerait la circulation des voitures.... Rhum teneatis. Elle a pensé qu'un concours était une chose inutile, oiseuse ; que son choix, à elle, serait bien plus sûr que le choix fait, après épreuve, par une commission d'artistes distingués, et elle a décidé : 1° Que la statue serait placée, hors de la vue du public, dans la cour reculée de la crèche ; 2° Que M. Pradhier serait chargé de produire la statue. C'est-à -dire que, sans respect pour les volontés du testateur, elle a confisqué, au profit des petits enfants et des nourrices, un monument qui devrait être exposé à la vénération de tous