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fensives moitié offensives, s'est constituée presque toute en-
tière en une puissante ligue commerciale. Cependant, mal-
gré tous les désavantages de sa position, la Suisse a su donner
un remarquable développement à sa richesse nationale.
Voici comment M. Bowring s'exprime à ce sujet:
    « Il y a certes malière à exercer les méditations des hom-
mes réfléchis dans ce fait que les manufactures suisses, quoi-
que livrées à elles-mêmes et privées de toute protection, aient
réussi, avec peine il est vrai, mais avec un plein succès, à
s'ouvrir le chemin de tous les marchés du monde, même les
plus éloignés et, en apparence, les plus inaccessibles. Ce ré-
sultat n'est pas la conséquence de la situation géographique
ou des avantages naturels de la Suisse ; car ce pays ne pos-
sède aucun port capable de favoriser ses exportations, el se
voit obligé de subir les conditions qu'il peut convenir à ses
voisins mieux avantagés de lui imposer pour prix de l'acces-
sion de leurs ports maritimes. Aucune manufacture suisse
ne doit sa prospérité à l'intervention de lois protectrices, et
cependant celte prospérité est arrivée à un développement
presque sans exemple bien qu'elle ne fut pas favorisée par
l'appui des douanes pour empêcher l'introduction des produits
des peuples concurrenls, ni par celui des lois prohibitives
pour frapper d'interdiction ces mêmes produits. Je m'atten-
dais bien à trouver en Suisse un exemple frappant et instruc-
tif de la vérité et des heureux effets de la mise en pratique de
nos grands principes d'économie commerciale; mais je ne pen-
sais pas rencontrer la preuve que l'application de ces princi-
pes put produire autant d'aisance et de bien-être que j'en ai
reconnu dans les cantons manufacturiers, et que celte appli-
cation put élever, dans des proportions aussi larges, les clas-
ses laborieuses à un état d'indépendance et de confort. »
   Le docleur Bowring pense que les sources de cette remar-
quable prospérité proviennent du système libéral, suivi par la
Suisse en fait d'économie commerciale.
   « Il est impossible, dit cet auteur, de méconnaître l'in-