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 nières sessions, les chambres anglaises n'ont pas mérité
 de grands éloges sur d'autres points, elles ont eu, du moins,
 le mérite d'avoir marché hardiment dans les bonnes voies
 en fait d'économie commerciale. L'égalisation du droit sur
les sucres, celle mesure utile qui avait excité les alarmes
de l'opposition toute entière, et dont la seule annonce avait
provoqué les plus vives remontrances de la part de tous ceux
dont les intérêts sont engagés dans le commerce avec les Indes
occidentales, a été adoptée presque sans opposition, et, bien
plus, presque sans débat ; et l'excellente proposition, présen-
tée par M. Poulett, pour l'abaissement des droits imposés sur
un grand nombre de marchandises, n'a pas même été com-
battue par la petite minorité encore attachée aux doctrines
reslriclives. Au milieu des alarmes inspirées aux conserva-
teurs par les propositions de changer l'état actuel des choses,
une opinion générale a surgi qui a compris combien il y au-
rait avantage à rendre l'accès du marché national aussi facile
au sucre du Bengale qu'à celui de la Jamaïque, combien il im-
portait plus d'avoir certains produits bons et à bas prix que de
s'inquiéter s'ils provenaient de l'Italie ou de la France, et qui
a reconnu enfin que les consommateurs anglais ne devaient
pas payer plus cher que les consommateurs du continent les
riches bois de teinture du Nouveau-Monde.
   Le rapport que nous voulons examiner est dû à la plume
d'un homme d'état qui, plusieurs fois, pendant le cours de ces
dernières années, a reçu du gouvernement anglais la mission
d'explorer l'état commercial de divers pays. Ces missions n'a-
vaient pas uniquement pour objet de recueillir des renseigne-
ments sur le commerce et sur l'industrie des nations ainsi vi-
sitées ; leur but, également explorateur et diplomatique, était
aussi de découvrir et de révéler les relations réciproques que
les états européens pouvaient établir entre eux, et de provo-
quer partout le développement du commerce international
sur des bases libérales et bien entendues. Déjà M. Bowring a
présenté précédemment d'intéressants rapports sur la France