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de Sidonius, le noble évêque des Arvernes, ce dernier et
brillant témoin de la civilisation romaine, ce curieux historien
des races barbares qui fondent sur l'Empire, ce poète enfin,
ce prosateur si aimable et si spirituel.
   M. Germain croit pouvoir fixer au 5 novembre 431 la nais-
sance de Sidonius, qui, suivant lui, était Lyonnais, et c'est,
en effet, l'opinion des critiques les plus judicieux. Quanta sa
mort, il la place au 21 ou 22 août, 488 ou 489. Les années qui
s'écoulèrent entre ces deux dates furent remplies par une
carrière brillante et variée, suivant le monde et suivant l'E-
vangile. Sidonius, issu d'une race noble et distinguée, parvint
aux emplois civils, et en était certainement fort digne, à en
juger par la distinclion de son ame et de son esprit. Nous
ne connaissons guère d'écrivains latins dont l'existence soit
semée d'autant d'accidents qui piquent la curiosité etexcilent
l'intérêt. Le livre de M. Germain met parfaitement en saillie
toutes les faces de ce talent marqué à un coin si individuel. 11
ne se contente pas de chercher dans les écrits de saint
Sidonius les faits propres à éclairer sa vie ; il pénètre encore
dans les mœurs de la société au sein de laquelle vécut Sidonius,
et les dépeint à l'aide de ses œuvres. Sidonius présente
un double caractère : il fut successivement revêtu des dignités
civiles et des dignités ecclésiastiques. Dans ces deux posi-
tions diverses, il cultiva divers genres de littérature ; homme
de cour, il publia des poésies ; homme d'église, il fit paraître
des lettres. Quelles sont ces poésies? Quelles sont ces lettres ?
Que nous apprennent-elles sur l'auteur? Que nous appren-
nent-elles sur son siècle ? Yoilà ce que M. Germain recherche
avec une grande habileté, et déroule avec un charme véri-
table, faisant avec sagesse la part des qualités et des défauts
de l'écrivain^ comme celle des petites faiblesses et des grandes
vertus civiles et chrétiennes d'un homme qui avait un cœur si
tendre pour ses amis et pour les malheureux; une ame si
pleine d'un sincère amour de la patrie, amour qu'il sut épan-
cher dans des lettres vives et généreuses.
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