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379 que c'était parler exactement, que de dire que le ma- réchal de Villeroy était le seul roi de Lyon, et que le prévôt des marchands y était son vice-roi ad nutum (1). En 1714, le maréchal vint à Lyon pour apaiser une sédition po- pulaire qui avait éclaté le 4 juin, à l'occasion d'un impôt qui avait été mis sur les bestiaux destinés à la consommation de la ville. Un des principaux fauteurs de l'émeute fut con- damné à mort, mais la reine de Pologne, Christine de Bran- debourg ( femme de Frédéric-Auguste II ), qui passait alors à Lyon, demanda grâce pour le coupable, et obtint la commu- tation de sa peine (2). Le 9 du môme mois de juin, mourut Claude de Saint-Georges, archevêque de Lyon, lequel eut pour successeur un desfilsdu maréchal, François-Paul de Neufville. Pendant son séjour à Lyon, Villeroy fit une nou- velle institution du guet, et retourna à la cour vers la fin du mois de septembre (3). En 1720, il perdit sa place de gouver- (1) Voyez les Mim. de Saint-Simon, V, 22; VI, SS; X, 66; XI, 306; XV, 259; XX, 264. (2) Voyez l'Oraison funèbre de François de Villeroy, parle P. Renaud; An- necy, 1730, in-4°, p. 2 1 ; las Extraits de Dangeau publiés par Lemonley, tome IV de ses OEuvres, pages297- 301; les Mém. de Saint-Simon, XI, 181, et la Biagr. lyonn., art. RAVAT. (3) Avant de quitter Lyon, le maréchal chargea Jean Hubert, seigneur de Saint Didier, de faire la recherche des titres qui servaient de fondement aux privilèges du Franc-Lyonnois. Le territoire ainsi nommé, situé au-dessus de Lyon, sur la rive gauche de la Saône, comprenait plusieurs paroisses; ses habitants étaient exempts d'impôts, et ce privilège remontait à une très haute antiquité. On lit, en effet, dans Grégoire de Tours, de Gloria conj'essor, I, XIII, que l'empereur Léon avait affranchi Lyon de tout impôt à trois milles autour de cette cité, parce que l'archidiacre de Lyon ( que l'abbé de Marolles croit être Saint-Nizier ), avait guéri la fille de cet empereur, ( Voyez la Notice sur Saiiit-fflzier, par A. P . , Lyon, Barret, 1830, et la Biblioth. de ïicole des Chartres, 1,41.) Hubert de Saint Didier s'acquitta de sa mission avec le plus grand zèle, el publia, en 1716, le Recueil des litres qu'il avait recouvrés, et le dédia à François de Villeroy. Cette dédicace porte la date du 26 juin 1716.