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que c'était parler exactement, que de dire que le ma-
réchal de Villeroy était le seul roi de Lyon, et que le
prévôt des marchands y était son vice-roi ad nutum (1). En
1714, le maréchal vint à Lyon pour apaiser une sédition po-
pulaire qui avait éclaté le 4 juin, à l'occasion d'un impôt qui
avait été mis sur les bestiaux destinés à la consommation de
la ville. Un des principaux fauteurs de l'émeute fut con-
damné à mort, mais la reine de Pologne, Christine de Bran-
debourg ( femme de Frédéric-Auguste II ), qui passait alors à
Lyon, demanda grâce pour le coupable, et obtint la commu-
tation de sa peine (2). Le 9 du môme mois de juin, mourut
Claude de Saint-Georges, archevêque de Lyon, lequel eut
pour successeur un desfilsdu maréchal, François-Paul de
Neufville. Pendant son séjour à Lyon, Villeroy fit une nou-
velle institution du guet, et retourna à la cour vers la fin du
mois de septembre (3). En 1720, il perdit sa place de gouver-

   (1) Voyez les Mim. de Saint-Simon, V, 22; VI, SS; X, 66; XI, 306; XV,
259; XX, 264.
    (2) Voyez l'Oraison funèbre de François de Villeroy, parle P. Renaud; An-
necy, 1730, in-4°, p. 2 1 ; las Extraits de Dangeau publiés par Lemonley,
tome IV de ses OEuvres, pages297- 301; les Mém. de Saint-Simon, XI, 181, et
la Biagr. lyonn., art. RAVAT.
   (3) Avant de quitter Lyon, le maréchal chargea Jean Hubert, seigneur de
Saint Didier, de faire la recherche des titres qui servaient de fondement aux
privilèges du Franc-Lyonnois. Le territoire ainsi nommé, situé au-dessus de
Lyon, sur la rive gauche de la Saône, comprenait plusieurs paroisses; ses
habitants étaient exempts d'impôts, et ce privilège remontait à une très haute
antiquité. On lit, en effet, dans Grégoire de Tours, de Gloria conj'essor, I, XIII,
que l'empereur Léon avait affranchi Lyon de tout impôt à trois milles autour
de cette cité, parce que l'archidiacre de Lyon ( que l'abbé de Marolles croit
être Saint-Nizier ), avait guéri la fille de cet empereur, ( Voyez la Notice sur
Saiiit-fflzier, par A. P . , Lyon, Barret, 1830, et la Biblioth. de ïicole des
 Chartres, 1,41.) Hubert de Saint Didier s'acquitta de sa mission avec le plus
grand zèle, el publia, en 1716, le Recueil des litres qu'il avait recouvrés, et
le dédia à François de Villeroy. Cette dédicace porte la date du 26 juin 1716.