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lion tenant une glaive, fut frappée à Lugdunum, et il soutient
cette hypothèse par des preuves concluantes.
   Parmi les 220 médailles que Morell attribue à Antoine et
à sa famille, sis seulement offrent le lion ; Menestrier en
donne précisément deux comme lyonnaises, et en effet, elles
datent de l'époque où Lugdunum était dans la province d'An-
toine. N'est-il pas bien extraordinaire que cette devise favorite
du triumvir ne se retrouve dans aucun autre de ses monu-
ments, lorsque l'on y voit à profusion les aigles, les galères,
les serpents, depuis ses premiers pas dans le monde, jusqu'au
moment de sa mort, et même parmi les insignes de Cléopâtre ?
   Pour faire honneur du lion à Antoine, on rappelle qu'il
prétendait descendre d'Anton, fils d'Hercule, et qu'il cou-
rut dans Rome, avec la comédienne Cylhéris, sur un char
traîné par des lions; mais Pline, qui cite ce fait, ne parle pas
du symbole chéri (1) du triumvir; et l'on oublie que le nombre
de ceux qui se sont servi d'attelages semblables est assez
grand. Tigres, éléphants, lions, panthères, paraissaient dans
les processions, et dans les triomphes, sans que, pour cela,
lions, panthères, éléphants ni tigres fussent la devise favorite
des vainqueurs et des pontifes.
   En outre, la médaille portant d'un côté le lion avec les mots
LVGVDVNI. A. XL. et de l'autre un buste de femme ailée,
que Spon, Colonia et M. Rreghot (2) attribuent à Antoine,.
malgré Vabsence de son nom, est mise au nombre des monnaies
des villes gauloises, dans l'atlas que le savant M. Lebas a
joint à son histoire de France. Spon cite (3), il est vrai, une

    (1) Pline, Hisl. Xat. lib. VIII, ch. 16.
    (2) V. J. Spon, Recherche des antiquités de Lyon, p. 18-19.—Menestrier,
Hisl. consulaire de Lyon, p. XVIII. XXIV, XXV, 89, etc.—Colonia, Hist.
litt. de Lyon, I. p . 40-42, — Breghot du Lut, Mélanges biographiques et
littéraires, p. 452.
    (3) Pag. 19.