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 clarissimœ, militiœque Lectorum (1); et dans les actes du concile
de Chalcédoine (XIVe session), le mot grec A'/j/îavayvwîvjc est rendu
dans une -version latine fort ancienne par le titre de Primicerius
Lectorum (2).
   Il est assez étonnant que Tépitaphe de notre compatriote ne
nous ait pas fait connaître à quel degré des saints ordres il était
élevé, car on ne saurait douter que, remplissant une emploi d'une
telle nature, il n'appartint au clergé de l'église de Lyon. On pour-
rait présumer, a-veo quelque vraisemblance, qu'il était revêtu du
sacerdoce. Mais pcut-ê-tre aussi, à raison du silence que son mo-
nument funéraire garde sur cette particularité, serait-on mieux
fondé à juger simplement qu'il n'était que lecteur, comme les clercs
confiés à sa direction.
   Ceci n'a, au reste, que peu d'importance. Ce qui en a bien davan-
tage, et présente un grand intérêt pour notre histoire ecclésias-
tique, c'est que les Gaules, et Lyon surtout, nous font voir les pre
mièresdes écoles cléricales qui furent l'origine des Manécanteries(3)

   (1) Du Cange, Glossar. latin., ad h. voc.
   (2) Labbe, Concil., tom. IV,, col. 735 et 734.
   (3) MiNÉciSTEKiE, en latin Manecanleria, ManhanWïa, est le nom donné,
dans l'église de Lyon, à l'école des clercs et enfants de chœur de la Prima-
tiale. On le donne encore dans notre ville à cet édifice, fort diminué etfoit
mutilé aujourd'hui, qu'on voit sur la place de Saint-Jean, à côté de l'Eglise,
et dont la façade, de cette architecture qu'on appelle byzantine, lombarde,
romane ou carlovingienne, est certainement un de nos monuments les plus
curieux. Cet édifice, où est maintenant l'école appelée petit-séminaire de
Saint-Jean, a recouvré ainsi une destination bien convenable à son ancienne
dénomination. Mais il n'est pas aussi certain qu'elle lui ait été donnée dès
son origine, ni qu'il faille y reconnaître le local des écoles dont parle l'ar-
chevêque Leidrade dans la lettre que j'ai citée. Quoiqu'il en soit, un de nos
compatriotes, M. l'abbé Jacques, dans son intéressant opuscule qui vient de pa-
raître sous ce titre : Le révélateur des mystères, ou l'ancien cérémonial de Saint-
Jean, nous apprend, p. 67, que ce local fut aussi l'ancienne Dapijeria, c'est-
à-dire le réfectoire où l'on prenait les repas de fondation imités des Agapes
des premiers siècles. 11 ajoute que le nom de Dapifer se donnait à celui qui
préparait la salle à cet effet, signification fort différente de celle qu'on voit