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199 moins, que le lectorat ne fut jamais au premier rang. On peut dire, ce pendant, qu'il avait alors une importance particulière qui le distin- guait entre les autres : et cette observation est bonne à constater ici, car elle se lie essentiellement à l'objet des présentes recherches. En eïïet, cette distinction tenait à ce que les fonctions attribuées à cet ordre, exigeaient de toute nécessité un degré d'instruction litté- raire, qui n'était pas un besoin aussi rigoureux pour les fonctions des autres grades inférieurs de la clericature. Cette nécessité était déjà bien reconnue à la fin du quatrième siècle; et c'est ainsi qu'il faut entendre ce que nous avons vu plus haut dans le canon du con- cile de Carthage relatif à l'ordination des lecteurs : Faciat de illa verbum episcopus ad plebem, indicans ejus ingenium. Plus tard on trouverait ailleurs quelques données plus positives sur les con- naissances requises pour l'admission à cet ordre, notamment chez saint Isidore de Séville, lorsqu'il dit : Qui autem ad hujusmodi provehitur gradum, iste erit doctrina et libris imbutus, sensuum- que ac verborum scientia perornatus etc. (1). Tout jeunes qu'ils étaient, il paraît que les lecteurs étaient, en ef- fet, pourvus communément de l'instruction grammaticale, littéraire et religieuse qu'on pouvait désirer, et souvent même de connais- sances beaucoup plus complètes. On a vu déjà que plusieurs hommes de mérite qui brillèrent dans l'Eglise avaient été formés dans l'ordre des lecteurs; et l'histoire de ces premiers siècles chrétiens pourrait en fournir encore bien d'autres exemples. Je me borne à citer saint Augustin, qui nous donne une assez haute idée des études par les- quelles de jeunes enfants étaient préparés au lectorat, lorsqu'il dit de ceux qui répandaieut des écrits supposés sous les noms des Apô- tres : In qua fallacissima audacia sic excœcati sunt, ut etiam à pueris qui adhuc pueriliter in gradu lectorum christianas litteras norunt, merito rideantur (2). Pour donner à ces jeunes clercs l'instruction nécessaire, il est bien naturel de supposer qu'il exista de fort bonne heure dans l'E- glise des écoles destinées à leurs études, comme était celle que notre (5) De ecclesiast. qffic., II, 11. (4) De consensuEvangel.l, 15; Op., lom. III, part. 2, col. 8,.