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addition du nombre 12, qu'indique l'expression DYODEC1ES Post
Consulatum IVSTINI, le chiffre XV de l'indiction qui commençait,
et la date de l'année 536 qui allait finir.
   Notre monument est une nouvelle preuve de l'arbitraire qui exis-
tait dans les bas siècles par rapport à la manière de supputer les
années d'après les consulats ; mais il y en a beaucoup d'autres. On
ne la rencontre pas seulement ainsi formulée, POST CONSVLATVM,
aux époques où le consulat fut réservé aux maîtres de l'Empire; ce
qui serait assez naturel, et ce dont il y a des exemples prolongés fort
tard. On trouve aussi la même formule dans des années où l'on con-
naît des consuls, dont la magistrature a été ainsi négligée par un
choix qui semblerait être de pur caprice. Quoiqu'il en soit, notre
monument, auquel je reviens, nous fait voir dans notre ville, avant
le milieu du VIe siècle, un établissement d'un haut intérêt pour son
histoire, une école destinée à l'instruction des lecteurs qui faisaient
le service divin dans l'illustre église de Lyon. Cette partie de l'ins-
cription a bien droit, ce me semble, à quelques développements.
   Les écrivains des premiers siècles chrétiens mentionnent souvent
et de fort bonne heure les quatre ordres mineurs que l'Eglise con-
serve encore de nos jours, mais qui avaient alors une bien plus
grande importance, ceux de Portier (1), de Lecteur, d'Exorciste (2),

  (1) L'ordre des Portiers, Ostiarii, donl le nom exprime assez l'office, es
indiqué dans l'Eglise laline par le IVe concile de Cartilage tenu en 598,
dans son Ve canon (Labbe, Concil., tom. II, col. 1200) où il donne la forme
de l'ordination. Mais on le trouve antérieurement à celte époque , notam-
ment dans une lettre du pape saint Corneille, qui nous a été conservée par
Eusébe (Jlist. Eccles., VI, 43). On ne le voit pas constamment chez les Grecs;
mais il est mentionné par saint Épiphane [Exposit.fid., 21 ; Op., tom.I, p.
1104) parmi les divers degrés de la cléricature.
   (2) Le IVe concile de Cartilage que je viens de citer, nomme également les
Exorcistes dans son VIIe canon (Labbe, loc. laud.), et donne le rit de leur
ordination. On peut croire les reconnaître ailleurs chez quelques pères, cepen-
dant, d'une manière douteuse, parce que, dans les premiers siècles, on voyait
assez fréquemment de simples laïques exorciser. Du moins, saint Corneille en
parle incontestablement, lorsqu'il mentionne les autres clercs de l'Eglise de
Itome, dans la lettre que je viens de citer.