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132 SCÈNE X . SABINE. Monsieur, comprenez moi bien. OLMERS, SABINE, SPERLING. Depuis cinq semaines j'ai attendu OLMEES s'arrêtant avec surprise. que mon amant vint faire sa de- Je vous demande pardon... on mande, mais il s'est tu. ne doit pas troubler un si doux SPERLING. entretien... (Sperling se lève.) SABINE. Il s'est tu , rusée ! Mes yeux Cela ne signifie rien. Appro- no parlaient-ils pas. chez-vous. OLMERS qui commence à com- OLMEES amèrement. prendre Cela ne signifie rien ! Il y a Peut-être se taisait-il, pour bien des gens à qui une telle vue tout préparer ? paraîtrait très significative. SPERLING. SPERLING. C'est cela, monsieur, on tra- Et sans doute ! il faut que vous vaille encore à ma future habi- sachiez, monsieur, qu'après une tation. Je loge à présent dans éternité de deux années, l'amour une mansarde chez monsieur le fidèle triomphe enfin. vice président du Consistoire. OLMEES. SABINE. En vérité? Je vous souhaite Il aurait pu me faire parvenir du bonheur. ses nouvelles par une tierce per- SPERLING. sonne. Si vous restez près de nous SPERLING. quelques semaines, vous assiste- rez à une fête où l'amour et l'hy- Tous les jours ne tombais-je men s'embrasseront fraternelle- pas à vos genoux ? ment. OLMERS. OLMEES. Peut-être obéissait-il fidèle- Tout de bon ? ment à un ordre formel, que la SABINE. modestie lui avait imposé? Oui, monsieur. Et je le désire SPERLING. de tout mon cœur. Vous avez deviné, monsieur! OLMEES. Lorsque mademoiselle visita la Quelle aimable sincérité ! Na- Capitale, elle me défendit expres- turellement, je resterai assez sément, de lui envoyer mes sou- long temps ici, car je dois rece- pirs par la poste. voir quelque compensation pour SADINE. ma voiture brisée. On pouvait toujours se confier SABINE. à une cousine dévouée. Je ne suis pas encore fiancée, mais j'espère l'être bientôt. SPERLING. OLMERS. Adorable Sabine, toutes nos Vous ne le seriez pas encore ? cousines sont des bavardes. Vous aimez plaisanter. OLMEES. SPERLING. Peut-être pensait-on aussi Un simple jeu à la suite des avoir donné assez de preuves grâces. d'amour et de fidélité, pour nié-