Revue du Lyonnais » série 1 - n°13 ( 1841 ) » pp.119

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          SCENE X I V .                savant ; il vient d'Egypte Ou de
                                       Weimar; il a mesuré la colonne
SPERL1NG , portant un gros de Pompée, ou il a vu Wieland
   bouquet de fleurs, LES PRÉCÉ- mettant le nez à la fenêtre. Bref,
   DENTS.                             nous n'avons pas de temps à per-
             SPERLING.                dre. Voilà les fleurs : trouvez-
   M me la sous-receveuse des moi vite quelques enfants. Il me
                    me
contributions, M l'inspectrice faut des enfants ! Ensuite il pour-
de la pêche et du bac, Mm« la         ra venir et voir comment on agit
greffière à la caisse de perception   à Kraehwinkel !
de la ville, votre très humble                  MADAME STAAR.
serviteur ! J'étais dans mon jar-
din... M. le vice-président du           Mon Dieu ! mon Dieu ! ils de-
consistoire m'a envoyé l'huissier     vraient déjà être ici. (Elle sort.)
du conseil... Je suis accouru            [Spcrling se relire un peu en arrière
comme un rayon du soleil ! A          et essaie une pantomime de réception).
peine ai-je pris le temps de                MADAME MORGENROTH.
cueillir ces filles du printemps.
                                         Ma chère cousine a-t-elle re-
                                      marqué combien la cousine se
                                      conduit ridiculement.
          MORGENBOTH.
                                                MADAME BRENDEL.
  Vous saviez déjà?
                                           Ah ! cousine , elle se gonfle
            SPERLING.                   comme un pâte qu'on met au
  Je sais tout. Un illustre sa-         four.
vant... versé... un nez applati...           MADAME MORGENROTH.
des lettres de recommandation
du ministre...                           Mon Dieu ! son mari n'était
                                       cependant que sous-receveur des
         MADAME STAAR.                 contributions.
  Un savant, dites-vous?                        MADAME BRENDEL.
       MADAME BBENDEL.
                                          Et quand il est mort, il y avait
   Seulement un savant ?                un déficit dans la caisse.
     MADAME MORGENROTH.                      MADAME MORGENROTH.
   Et mon bon café répandu dans           Et qu'y aura-t-il donc pour le
les charbons.                           repas ? Vous savez qu'il y a deux
         MADAME STAAR.                  mois le rôti était tout brûlé !
   Ne le croyez pas, chères cou-               MADAME BRENDEL.
sine. J'ai entendu dire tous les
jours de ma vie que les ministres         Et comment paraîtra-t-elle ?
se souciaient fort peu des savants.     Comment va-t-elle s'habiller?
Non, non c'est tout autre chose.             MADAME MORGENROTH.

             SPERLING.                    Elle n'a que trois robes.
   Et moi je persiste à croire que             MADAME BRENDEL.
le voyageur au nez applati est un          C'est vrai. Une foncée.